Le Cap de Bonne Espérance. Répétez vous ce nom plusieurs fois et dites moi ce qu’il vous inspire. Moi dès que j’entends ce nom j’ai un peu tout mon corps qui frétille, mes yeux qui brillent et mon imagination qui chauffe.
Depuis que j’ai la capacité de me tenir sur mes 2 jambes et de raisonner par moi même je rêvais d’aller voir le Cap de Bonne Espérance, je me voyais bien percher sur un rocher, les cheveux au vent et le regard vers l’horizon genre film hollywoodien en noir et blanc. Bon c’était sans penser au fait que j’ai le vertige et que j’ai tendance à m’accrocher comme un koala à tout ce que je trouve dès que je suis à 5m du vide. Dans tous les cas, être en Afrique du Sud et ne pas voir le Cap de Bonne Espérance c’est encore une fois un truc d’hérétique.
Découvrir le Cap de Bonne Espérance avec le BazBus
J’ai pleuré le jour où on s’est vu refuser une voiture de location pour cause d’affluence massive de touristes. J’ai pleuré et je me suis énervée à l’idée que le Cap de Bonne Espérance, cette belle aventure hollywoodienne allait tomber à l’eau parce que tout le monde dans ce foutu pays réserve des voitures 6 mois à l’avance. De retour à l’hôtel, la petite larme encore à l’oeil on a sous les yeux une solution qui nous fait faire une petite grimace de dégoût : Cape Peninsula avec le Baz Bus. Alors le Baz Bus c’est ce moyen de transport qui t’emmène d’un hostel à un autre en Afrique du Sud mais c’est aussi un organisateur de tour pour touristes non véhiculés comme nous (ouin). L’idée de devoir partager notre petit moment de gloire face à la mer, cheveux au vent, avec d’autres personnes, on aime pas trop mais bon, on se rend à l’évidence qu’on n’a plus trop le choix et on appose nos noms sans regarder l’horreur qui est entrain de se produire. On ira au Cap de Bonne Espérance en promène couillons.
Le Cape Peninsula ce n’est pas seulement un direct pour le Cap de Bonne Espérance, c’est aussi et surtout une escapade bucolique ( ou pas ) de point d’intérêt à point d’intérêt jusqu’à notre fameux Cap de Bonne Espérance. On passera donc l’épreuve du petit déjeuner et de la photo truquée ( faites comme si vous étiez contents ! ) haut perchés pour profiter de la vue puis on s’arrêtera dans une ville dont le nom m’échappe totalement à présent ( qui s’en fout ? ) pour que ceux qui le souhaite partent s’agglutiner comme des moules sur leurs rochers devant des pauvres phoques qui ne peuvent pas rester peinards et puis on finira par enfin aller dans un endroit qui est. digne d’intérêt à nos yeux : Simon’s Town.
Un passage express à Simon's Town
Les Manchots du Cap, on est fan. Après en avoir vu à SANCCOB qui attendait d’être remis en liberté après avoir profité des petits soins attentionnés de la structure on se retrouve à avoir la possibilité de voir des Manchots dans leur milieu naturel. En bon associaux que nous sommes, gavés de la proximité humaine et de ce voyage guidé qui nous donne de plus en plus de boutons ( 45 minutes d’arrêt ! On fait des photos ! Souriez ! ) on fuit dès la sortie du bus et on croit entendre un espèce de petit murmure derrière nous, la guide qui parle ou un truc du genre. On s’en fiche, on fuit, à toutes jambes, vers la liberté, vers nos Manchots du Cap, vers la tranquili… té. Euh, c’est quoi tous ces gens sur la plage ? Des gens sur la plage, jusque là rien de bien bizarre. Des gens sur la plage avec des manchots un peu plus loin cloîtré sur un pauvre rocher avec une petite palissade de bois qui les protège des lourdingues qui voudraient s’approcher, c’est un peu plus louche.
Des manchots il n’y en a pas des masses ici, alors qu’on nous avait dit qu’il y en avait plein plein. On reste sur notre rocher, face à celui des Manchots, à les observer et puis au bout d’un moment on se dit qu’il doit y en avoir ailleurs, on part donc en exploration.
En suivant les petits panneaux avec une image de Manchots on se retrouve sur une grande allée où des gens vont et viennent, beaucoup de gens. On se dit qu’on est sur la bonne voie et puis on finit par tomber sur l’entrée, payante, pour accéder au spot des Manchots. Là, on se regarde et là on percute : “Dis donc, l’entrée elle était pas incluse dans notre billet Cape Peninsula ?”. On a un doute, on continue quand même sur la grande allée histoire de voir un peu où mène cette fameuse entrée et de loin on aperçoit une espèce de marée humaine devant des Manchots du Cap, plein de Manchots.
Bon le résultat de notre petite escapade dans le coin sera qu’on a été un peu bêtes de fuir le bus et puis une fois qu’on a vu cette agglutination d’humanoïdes se presser comme des sardines pour prendre son selfie avec les Manchots on s’est dit qu’on ne regrettait pas de ne pas y être allé finalement, sur notre rocher avec nos 10 Manchots on était pas mal.
Le Cap de Bonne Espérance
Passons la partie où affublés de casques trop grands ou trop petits on a fait 5 pauvres kilomètres à vélo pour rejoindre notre point de déjeuner ( intérêt ? Aucun. Mais ça fait partie du tour. Ouin ouin ) et sautons directement à notre arrivée au Cap de Bonne Espérance.
Musique, image en noir et blanc, cassez vous les figurants c’est notre Cap de Bonne Espérance. Sauf que les figurants ce sont des touristes et que ça, même si on s’en doutait, on ne voulait pas y penser. On a 45 minutes pour aller voir le beau phare qui surplombe l’océan avant de rejoindre Cape Point, 45 minutes qu’on utilisera donc pour faire ce qu’on nous dit de faire et puis aussi ce qu’on nous a dit de ne pas faire. Après en avoir pris plein les yeux du haut de la première plateforme du premier phare Prince Charmant décide que même si la madame elle nous a dit qu’on pouvait pas aller voir le deuxième et bah il ira quand même. Le voilà donc parti à toute allure vers ce petit phare pendant que je trainasse derrière à regarder l’horizon. 10 minutes après il revient, tout sautillant, slalomant entre les touristes. Le phare il est trop loin mais il s’en est assez approché pour faire des photos à tomber.
Mais dis donc, il est quelle heure ? Oups, on a 10 minutes pour tout refaire, on a le retard qui nous pend au nez et nous voilà donc à dévaler la pente à toute allure ( merci les tongs de combat de Zanzibar, je suis pas tombée ! ) pour atteindre le point de rendez vous avant le départ pour la marchouillette direction Cap de Bonne Espérance.
On arrive pile à l’heure ( ou peut être avec une minute de retard.. ) et on rejoint notre petit groupe qui part joyeusement vers Cape Point. On laisse passer la masse histoire d’avoir un peu d’air et de calme et on contemple le beau paysage de la réserve naturelle qui entoure le Cap de Bonne Espérance. Le lieu est fantastiquement beau, des collines, des pics rocheux, la mer en contrebas, le rêve, on se croirait presque dans un décor du Seigneur des Anneaux, c’est dire le niveau.
Quand on arrive au Cap de Bonne Espérance on y croit à peine, on essaye d’éviter les touristes pour avoir ce petit moment de contemplation et pour se rendre compte qu’on y est. La sensation que ça m’a fait ? C’était un peu comme si tous les mois précédents se rejouaient dans ma tête. Atterrir au Rwanda le 1er septembre, enchaîner avec l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, commencer à grignoter un bout de l’Afrique du Sud et puis arriver là, au Cap de Bonne Espérance. Même si ce n’est pas le bout du monde ni le bout de l’Afrique c’était tout comme. C’était un moment, un de ces moments qui n’a pas de nom et pour lequel on devrait inventer un mot qu’on n’utiliserait que pour ce moment là, un mot unique pour un moment unique.
2 Commentaires
j’ai adoré le cap de bonne espérance… ce petit bout de bout du monde qui fait tant rêver …
On a déploré le monde 🙂 On est adeptes des étendus sauvages et désertes ! Et là on se retrouvait en groupe… Mais l’endroit est fantastiquement beau !