8 juillet 2016 : l’IUCN publie une mise à jour de sa liste rouge dans laquelle figure les espèces les plus menacées. Nouveaux venus dans ce triste tableau : les Orangs-Outans et les requins baleines considérés aujourd’hui en danger critique d’extinction.
4 septembre 2016 : nouvelle liste, nouveaux noms, on compte maintenant le Gorille de l’Ouest et Gorille de l’Est parmi les espèces en danger critique d’extinction.
Ce que ces mises à jour change ? Rien pour la plupart d’entre nous j’imagine. La vie continue, on se lève toujours le matin pour aller travailler, on se couche toujours le soir après avoir regardé un film, lu un bon bouquin. Ce que ça change pour la planète ? C’est comme lui mettre un nouveau coup dans les tibias, comme l’attaquer à nouveau au plus profond d’elle même. On touche encore une fois à son équilibre, à la Nature, et pour quelles raisons ? La plus odieuse, celle du progrès.
Le progrès ou la hache du psychopathe
Ah le progrès, ce joli mot plein d’espoir qui nous a fait passé de l’âge de pierre à l’âge de bronze, de l’ère agricole à l’ère industrielle et qui nous amène aujourd’hui à notre époque actuelle : celle de la surconsommation, de la frénésie consommatrice.
On ne peut pas non plus trop cracher sur le progrès, il nous a amené là où nous sommes aujourd’hui, il nous a permis de traverser les mers et la Terre dans des géants de fer volants, de discuter avec une personne de l’autre côté de la planète quasiment instantanément, d’apprendre ce qui se passe sur la planète et ce qu’on fait à la planète. Le progrès a beaucoup de bons côtés mais quand on doit chiffrer les mauvais, l’accumulation est assez lourde.
Si on doit remercier certains Hommes pour les inventions géniales de notre monde on doit aussi pointer du doigt la masse qui consomme frénétiquement de la merde ( disons les choses comme elles sont ) et qui conduit la planète à une destruction à court terme.
On prédit à la planète Terre une espérance de vie d’encore 1,75 milliards d’années. Pendant tout ce laps de temps elle sera, en théorie, encore habitable. La pratique est forcément bien différente. Si on prend en compte l’explosion démographique, l’espérance de vie qui s’allonge et les destructions répétées qu’on fait subir à notre belle planète, on se doute que notre temps sur la planète est en fait compté.
Je consomme donc je suis
Et tout ça à cause de quoi, à votre avis ? Tout simplement à cause de nos habitudes de consommation. Le concept de la fin de notre planète nous semble vraiment très obscur, on se doute qu’on n’est pas éternels, mais on a quand même du mal à réaliser que tout ce qui nous entoure disparaîtra un jour ou l’autre, en partie à cause de nous.
Il y a quelques jours je suis tombée par hasard sur un sujet qui parlait de cette première mondiale : un paquebot de croisière va traverser l’Arctique. WAW ! Grâce au réchauffement climatique et à la fonte des glaces dans la partie arctique des milliers de petits vieux friqués vont pouvoir traverser cette zone vierge, créant un stress supplémentaire pour la faune et la flore et tout ça parce que ( je cite une gentille grabataire ) “on n’aura pas l’occasion de le refaire dans notre vie”. Bah oui, de toute façon, t’es vieille, le bout du tunnel n’est plus très loin alors l’avenir de la planète tu t’en fous !
C’est l’individualisme qui tue la planète mais surtout ce besoin toujours grandissant d’afficher qu’on a fait un truc que peu de gens vont pouvoir faire dans leurs vies. Excuse moi de te décevoir mamie mais vu comme c’est parti, tes petits enfants ( neurologiquement aussi retardés que toi ) auront aussi cette chance inouïe d’aller pourrir l’Arctique sur leur gros bateau.
Notre époque c'est un peu un spin-off de David contre Goliath
On croise dans la vie des gens qui sont capables de faire tant de belles choses, d’agir en faveur de la planète, de se battre pour elle mais ce qui est terrible c’est ce voir qu’en face, plus puissants que jamais, se trouve cette masse qui ne comprend pas, qui ne cherche pas vraiment à comprendre d’ailleurs, que l’union fait la force. Ouais, vous allez me dire, c’est facile de claquer 2/3 expressions déjà entendues de partout, on n’est pas dans un film, remballe tes petites phrases de moralisatrice. Sauf que je préférerais que tout ça soit un film. Genre 2012, la fin du monde, le mec qui sauve sa famille, la planète qui nous donne une deuxième chance, on s’aime tous et le monde il est beau. Sauf que là c’est la réalité et ça pique un peu.
Vous ne vous dites pas que c’est quand même ultra triste de savoir qu’on sera la dernière génération à connaître les Orangs Outans dans la nature ? A faire de la plongée avec des requins baleines ? A entendre le cri des Gibbons dans la canopée ou à voir une famille de Gorilles des montagnes dans une forêt de bambous ? Je suis dévastée à l’idée que mes enfants, les enfants de mes enfants et toutes les générations qui suivront n’auront pas la chance de voir ce que j’ai vu dans la Nature.
La solution n’est pas de sauter dans un bateau de Sea Shepherd ou de partir dans la forêt détruire les champs de palme à l’explosif, la solution elle se trouve dans votre assiette, dans votre caddie, dans votre salle de bain, dans vos choix de vie. S’il y a une seule chose que vous pouvez faire au quotidien et dont vous pouvez être fiers ce sont vos choix de vie.
Bannissez l’huile de palme, le thon en boîte, ne vous dites pas que parce que vous allez en Islande ou dans les pays asiatiques, mangez de la baleine ou de l’aileron de requin c’est embrasser la culture locale. Si vous partez de ce principe là vous entrez dans le cercle vicieux de l’offre et de la demande. Tant que vous serez en demande, ils créeront de l’offre et plus cette offre durera dans le temps plus notre temps sur cette planète se réduit. Malgré ce qu’on peut penser on ne peut pas survivre sans cette planète et peu importe le nombre d’exoplanètes qu’on peut trouver, celle-ci c’est la notre, commençons déjà à la respecter avant d’aller en salir une autre.
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Merci pour cet article !