J’ai réalisé un rêve, c’est aussi à ça que servent les voyages non ? A cocher les cases des rêves qu’on peut avoir depuis qu’on a laissé tomber la couche. Ces rêves qui nous font avancer, qui nous font nous élever pour atteindre notre but ultime : les réaliser.
L’un de ces rêves il est né de ces longues heures passées couchée sur le canapé, les yeux rivés sur l’écran où défilent les images de plaines infinies, d’animaux par milliers, de soleil couchant comme jamais je n’en avais vu. Ce rêve de voir le Serengeti et la migration des gnous je l’ai enfin réalisé, à 25 ans et quelques jours, j’embarque dans la voiture pour passer 3 jours qui resteront gravés dans mon esprit pour toujours.
En route pour le Serengeti
Aux premières lueurs du jour on s’installe donc en voiture pour rejoindre un camping proche du Lac Manyara. Après notre petit déjeuner sur place et après avoir fait la connaissance de nos covoitureurs on prend la route pour Ngorongoro. Vous vous souvenez de l’Aire de Conservation de Ngorongoro ? Je vous en ai parlé il y a quelques mois alors que je préparais le voyage. C’était un arrêt qui me faisait rêver, une prolongation du Parc du Serengeti et un passage obligé pour pouvoir rentrer dans le parc lorsqu’on vient d’Arusha.
La route entre Arusha et Ngorongoro est tout ce qu’on connaît déjà, des villages qui bordent la route et puis une fois arrivés à l’entrée de l’Aire de Conservation, une fois la porte franchie on change de monde. L’atmosphère est saisissante, on monte, des kilomètres de montée, enveloppés dans le brouillard du matin, on survole la vallée, on l’aperçoit entre 2 trous dans la brume.
La voiture s’arrête et on nous invite à descendre. La première vision qu’on a est à couper le souffle, une vue sur le cratère se découvre derrière la brume matinale, des kilomètres de plaine sur laquelle l’ombre des nuages passe, paresseusement.
On reprend la route pour franchir la barrière symbolique du Serengeti. Cette porte devant laquelle on rencontrera nos premiers enfants Maasaïs ( qui nous proposent d’échanger en shillings les quelques dollars gagnés lorsqu’ils ont été pris en photos ) est la frontière qui sépare Ngorongoro du Parc du Serengeti. Une frontière imaginaire qui semble pourtant bien réelle lorsqu’on se rend compte que quelques mètres après l’avoir franchi on rencontre nos premiers troupeaux de gnous.
Ils nous regardent, intrigués par cette voiture qui passe près d’eux, à quelques mètres. Les gnous, ces animaux tellement emblématiques de la migration. La migration ? Je me rends compte qu’on est au mois de novembre et qu’on est en plein dedans. Les gnous sont entrain de rejoindre le Sud du Parc. Je suffoque, j’en aurais presque les larmes aux yeux juste en m’en rappelant. Je suis au Parc du Serengeti pour la migration des gnous.
La migration des gnous c’est des millions d’animaux qui partent, ensemble, d’un endroit à un autre selon les saisons. En Novembre les gnous ( mais aussi les gazelles et les zèbres ) prennent la route du Sud, suivant les pluies. La vision qui s’offre à nous est déjà impressionnante mais elle n’est rien de celle qu’on aura en arrivant à l’entrée “officielle” du Parc du Serengeti. On engloutit notre déjeuner alors qu’une pluie diluvienne s’abat dehors et on rejoint un point de vue au dessus des bureaux de l’entrée. On escalade quelques rochers et ça y est, sous nos yeux s’étend un petit bout du Serengeti et avec cette vision de l’étendue fantastique du parc s’accompagne la vision transcendante de milliers de gnous entrain de brouter paisiblement.
L’instant mérite d’être savouré et on s’en gave pendant de longues minutes, jusqu’au moment où on vient nous chercher, il faut reprendre la route pour le campsite où on passera la nuit. La route (qui est juste magnifique) nous réserve quand même déjà des scènes dignes d’un documentaire sur National Geographic.
On termine notre périple au campsite où on installera notre tente pour la nuit. Dormir en tente lorsqu’on fait un safari est une expérience en soi et je vous la conseille, beaucoup plus que je ne vous conseille de dormir dans l’une des lodges présentes dans le parc. Certes l’expérience de la douche froide avec les papillons de nuit et autre bestiole n’est pas la plus excitante mais cette nuit là on entendra des hyènes rire pas très loin de nos tentes et des zèbres brouter tout autour de nous. Ce genre d’expérience est l’une des celles qui restera gravée pour toujours.
Du Serengeti au cratère du Ngorongoro
Le lendemain on se réveille à l’aube, on profite de quelques minutes pour regarder le soleil se lever et puis on part, les animaux sont plus actifs aux heures fraîches de la journée.
Debout sur le siège avant de la voiture, le visage au vent, j’observe tout ce qui se passe autour de nous, on s’arrête de temps en temps pour observer les animaux qui nous entourent, j’aimerais qu’on s’arrête pour des heures mais on repart et les heures s’égrènent alors que le soleil monte de plus en plus haut dans le ciel.
Et puis voilà qu’arrive ce moment où on croise un guépard sur notre route. Il avance doucement parmi les herbes, on le voit se tapir doucement alors qu’il continue à avancer, nos yeux se tournent dans la direction qu’il entreprend de prendre, un peu plus loin se trouve une gazelle, solitaire. Est ce qu’on est devant notre télé ? C’est impossible. Le guépard s’élance alors qu’il est juste à quelques mètres de la gazelle. 10 secondes à peine auront suffi au guépard à terrasser la gazelle imprudente, son cou dans la gueule, le guépard reste immobile.
La chance de voir un guépard chassée doit être d’une sur 1 million. Les guépards sont déjà des animaux très difficiles à voir, alors un guépard qui chasse… On se remet doucement de nos émotions alors qu’on reprend la route direction le campsite pour le repas du midi.
Après notre déjeuner on reprend la route pour rejoindre notre deuxième campsite à Ngorongoro. Sur la route la diversité des animaux qu’on croisera allonge encore la liste de nos découvertes du jour.
On arrive enfin au poste qu’on avait traversé la veille pour entrer dans le Parc du Serengeti, on s’arrête quelques minutes pour les formalités de retour à Ngorongoro, l’occasion d’errer un peu dans la zone. Alors qu’on est tranquillement installés sur un banc pas loin de notre voiture je coupe la parole à Prince Charmant en plissant les yeux. Au loin, des éléphants. L’adrénaline nous monte, je dis au loin mais ils étaient à à peine 200m de nous. On court puis doucement on ralentit l’allure pour les approcher un peu. On s’arrête à distance respectables et on observe. Des éléphants et des girafes, à quelques mètres de nous. La vision est improbable.
On se fait légèrement gronder par notre guide qui revient du bureau, on est allé trop loin, on aurait pu se prendre une amende. On sourit, on s’en fout, on a vu des éléphants et des girafes, rien ne peut gâcher notre plaisir.
On gravit à nouveau les flancs du cratère pour rejoindre notre campsite du soir, demain on entamera notre dernière journée dans ce petit paradis, déjà. On monte notre tente dans un camp qui surplombe le cratère, près d’un vieil arbre. Cette nuit là on dormira près d’un petit groupe de zèbres.
On se lève à nouveau aux aurores, le soleil nous accueille alors qu’on descend dans le cratère. On croisera quelques villages Maasaïs, au contraire du Serengeti les Maasaïs ont le droit de faire paître leurs troupeaux dans le cratère, cela a toujours été. ( On ne prendra aucune photo d’eux puisqu’ils “facturent” la photo 1$ ). Mais ce qui nous intéresse ce n’est pas tant les villages ou les Maasaïs mais plutôt les animaux qui vivent paisiblement avec eux dans le cratère.
La journée passera quand même beaucoup trop vite. Ngorongoro est notre dernière étape avant le départ pour Arusha. On profite de nos dernières minutes près d’un point d’eau où nous observent quelques hippopotames. C’est déjà l’heure de rentrer, dites, on peut rester là pour toujours nous ?
6 Commentaires
Je ne me lasserai jamais de ce genre de spectacle. J’ai aussi vu la grande migration mais côté Masaï Mara, c’est super impressionnant !
L’oiseau aux couleurs éblouissantes est un rollier à longs brins 😉
C’était un véritable moment d’émotions ! J’ai rarement vécu quelque chose d’aussi fort..
[…] Le Serengeti et Ngorongoro […]
[…] cette île en ruines qui abrite les vestiges de l'ère florissante du Sultanat en Tanzanie. Entre le Serengeti et la découverte de la migration des gnous, Matunda qui nous a amené à découvrir la vie des locaux et la préparation du café, Zanzibar […]
Tu m’as fait voyager dans le Serengeti que je n’ai pas pu visiter lors de mon voyage en Tanzanie. Et c’était chouette ! C’est fou aussi tout ce vert… Les paysages étaient tellement secs à ma venue. Oh et la scène de chasse, ça doit être une sacrée expérience !
Je suis contente si tu as pu voyager un peu, en espérant que tu puisses le voir un jour de tes propres yeux, c’est unique comme expérience ! Tu y étais à quelle période ?