La (non) protection du Renard Roux en France

Le Renard Roux n’est pas une espèce en danger d’extinction, il est d’ailleurs classé par l’IUCN comme LC ou least concern, les effectifs français seraient a priori élevés. Pourtant il faut que je vous en parle du Renard Roux, de cette bouille adorable, de ce long museau fauve et de ces grands yeux noirs. La plupart d’entre nous n’avons sûrement vu des renards que derrière la vitre d’une vieille boutique de taxidermie où cette simple vision d’horreur d’un animal empaillé nous aura fait grimacer. Pourtant le renard est bien présent chez nous, victime silencieuse d’un harcèlement continuel de la part du gouvernement et surtout des chasseurs, il est de ces espèces massacrées chaque année parce que classées parmi celles “susceptibles d’occasionner des dégâts” ou nuisibles, tout simplement.

protection renard roux jiri-sifalda

Le renard, un vrai nuisible ?

Il y a quelques décennies on massacrait les renards parce qu’ils étaient porteurs de la rage, aujourd’hui et depuis maintenant 20 ans la maladie a été éradiquée, ça n’est donc plus le problème des renards. Le souci serait donc que le renard s’attaque aux élevages et puis au sacro-saintes pauvres perdrix et autres animaux élevés et relâchés en pleine nature à la saison de la chasse pour permettre à des grands guerriers d’aller tuer de la poulette “sauvage”. Le renard dévorerait donc ces proies faciles, à l’instar du chasseur qui tire de la volaille qui découvre pour la première fois la nature, et pour ça il doit être dit nuisible et massacré. La résultante c’est un demi-million de renards massacrés par an. 500.000, plus que la population de la ville de Lyon. Une boucherie. Les moyens pour arriver à cette fin sont d’ailleurs assez proches d’une boucherie qui tire même sur le sadisme quand on voit que les renards sont parfois piégés dans des collets, agonisant pendant des heures, parfois acculés dans leurs terriers par des chiens hurlants pour en être extrait de force, tués sur place ou laissés traumatisé (ce à quoi ils ne survivent pas en général), empoisonnés ou “juste” tirés. 500.000 renards vivent cet enfer chaque année et chaque année l’enfer se répète pour les renards. Pourtant la population, même si on ne connait pas les chiffres exacts, prospère et on observe même l’apparition du vulpes vulpes dans les villes comme Paris ou Londres. Le fait est que le renard est le roi de l’adaptation, il compense. Du coup quand beaucoup de renards sont tués, beaucoup de renards vont voir le jour ce qui permet à la population de se maintenir mais ce qui met aussi l’animal dans un cercle vicieux puisque concrètement, ça fait tourner les chasseurs en bourrique.

Le renard roux, un atout pour la biodiversité et notre santé

La solution pour réguler la population des renards seraient donc de les laisser tranquille, purement et simplement. Le renard n’est d’ailleurs plus considéré comme nuisible dans beaucoup d’esprits puisqu’on a fini par intégrer qu’il a un rôle prépondérant dans la régulation de la population des petits rongeurs et donc un rôle de protection des cultures attaquées par ces petits rongeurs mais aussi dans la protection contre la maladie de Lyme dont les petits rongeurs sont porteurs ! Exit les croyances populaires du renard qui s’attaque aux jeunes des troupeaux et pour ce qui est des poules, le carnivore s’y attaquera uniquement s’il peut s’y attaquer ! Souvent les poules dévorées sont mal protégées, n’oublions pas que le renard peut creuser, une clôture ne suffit donc pas à l’arrêter.

Le Renard Roux souffre encore aujourd’hui d’un laisser-aller total de la part de nos instances qui lui préfèrent le lobby des chasseurs. Comme dans de nombreuses situations il apparaît qu’on est plus à même d’essayer de se débarrasser de ce qui nous dérange plutôt que d’essayer de vivre en harmonie avecUn peu comme les loups, le renard souffre d’un réel acharnement injustifié qui trouve sa solution dans un effort réel de la part de ses détracteurs pour comprendre et finalement mettre en place des solutions qui permettront à tous de vivre ensemble.

Comment protéger le renard roux ?

nathan-anderson- protection renard roux

S’informer et en parler

La situation du renard préoccupe de plus en plus, à raison, et on a vu fleurir pas mal d’articles sur le sujet pendant l’année 2017. Comme toujours, ce qui me semble le plus efficace ça reste la communication sur le sujet, si on en parle on a plus de chance de faire évoluer des mentalités. 

Soutenir les associations

Mais évidemment, si vous souhaitez en faire un peu plus pour le renard, vous pouvez aussi vous tourner vers des associations de protection de la faune sauvage.

  • L’ASPAS reste l’association la plus active concernant le carnivore, elle organise des colloques sur le sujet, des manifestations et à proposer plusieurs motions dont le déclassement du renard pour qu’il ne soit plus considéré comme nuisible.
  • Le Collectif Renard Grand Est portée par des naturalistes depuis 2016 milite aussi pour le déclassement du renard comme nuisible.
  • L’association Athenas qui recueille aussi des renards blessés (et qui vend d’ailleurs des peluches de renard adorables !)

@Les photos ont été prises sur Unsplash (merci Calliframe de m’avoir fait découvrir ce site!) dans les galeries de Jeremy VesseyJiri SifaldaNathan Anderson et Scott Walsh.

protection renard roux

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9 Commentaires

  1. J’adore cette catégorie d’article sur ton blog ! Celui ne loupe encore très utile et plein d’informations que je ne connaissais, et les photos sont sublimes, j’ai tout pinné dans mon tableau Animaux ! ^^

    • Merci Aurore ! Elle me tient vraiment à coeur 🙂

  2. Très bon article Adeline 🙂 tu aurais même pu ajouter que le Renard permet de lutter contre la maladie de Lyme par ricochet ! La nature est bien faite 😉

    • On en parlait justement avec mon pacsé ce matin 🙂 Je le rajouterai à l’occasion !

  3. Les chasseurs parlent de rage (lol), ils disent que les renards bouffent les perdrix (lol). C’est prouvé qu’il “nettoie” les champs des rongeurs (quelqu’un pour dire le contraire ?) ..
    Mais clairement IL N’Y A QUE DE FAUSSES EXCUSES !!! Le gouvernement se met du côté volontaire des chasseurs, parce qu’ils représentent une grosse part de potentiels électeurs … et ça ça me DÉGOUTE !!!! Les chasseurs exhibent des photos de renards morts ou presque, en trophée chaque année lors de leur semaine “spéciale tuerie” … les renards baignent dans le sang …
    Les chasseurs profitent d’avoir les élus dans leur poche pour s’adonner à ce qu’ils préfèrent … tuer une bête (pour le plaisir). Point final !

  4. Et quand bien même un animal est nuisible, qui sommes nous pour décider de son extinction…

  5. Tu sais que je suis à 100{cb4b318fd3a9ec81bfc3a9215a7d6b83ea287e713ba95fa5844e961cf8d6b177} avec toi là dessus… et soutien de l’ASPAS ! Super association sur la faune sauvage !
    Un bel article encore.

  6. Merci pour ces infos, je ne savais pas que la situation du renard en France était si mauvaise…
    Malheureusement c’est bien trop commun à l’être humain de vouloir choisir la facilité et tout simplement exterminé ce qu’il considère comme nuisible, plutôt que d’essayer de s’y intéresser et vivre en harmonie avec… J’ai pu constater ça lors de mon voyage en Namibie où j’ai fait du volontariat dans un sanctuaire pour animaux sauvages. Je pense que la majeure partie de leur travail était de sensibiliser les agriculteurs à l’importance de préserver la faune sauvage. Ces derniers ont pour habitude de tuer tout animal susceptible de s’attaquer à leur bétail qui entre sur leur propriété. C’est très compliqué de leur faire comprendre que les carnivores sauvages ne vont que très rarement s’attaquer au bétail et préféreront toujours les proies sauvages quand cela est possible.
    Ce type de comportement est même visible entre humains, le meilleur exemple étant le sort qu’on subit les natifs amérindiens quand les colons ont débarqué… Ahurissant !

    Bref, je ne regarderai plus le renard de la même façon grâce à cet article, et bravo pour ta participation à la sensibilisation à la cause animale ! 🙂

    • Ton exemple des natifs américains est très parlant ! Le fait est que l’homme est toujours en concurrence, à toujours ce “besoin” de concurrence et de possession du territoire, en plus de la supériorité qu’il a besoin de “prouver” en tuant des animaux qui ne l’attaqueraient jamais. C’est dingue mais je suis persuadée que ça se change. Rien qu’en sensibilisant les enfants par exemple ! Une classe de sensibilisation dans des centres de réhabilitation ce serait une bonne chose 🙂
      Merci pour ton commentaire et ta venue sur le blog !


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