Mon cher lecteur,
Aujourd’hui pas d’article tout en longueur, pas d’overdose de photo de notre dernière rando ou du dernier savon que j’ai testé. Non, aujourd’hui j’innove et je t’écris cette lettre pour te parler une dernière fois avant mon départ pour mon premier voyage à vélo.
Je t’avoue que j’avais prévu autre chose, un article matos pour t’expliquer ce qui fera mon fardeau pour le prochain mois, un article sur les Grandes Médiévales d’Andilly qui attend, au chaud, ou le dernier article sur les savons de la Savonnerie Aubergine mais voilà, le temps passe trop vite et je ne l’ai plus pour te montrer tout ça avant mon départ. J’ai donc décidé de te parler très vite de cette décision inédite pour moi, celle de me déconnecter totalement pendant toute la durée de ce voyage. 30 jours sans internet à l’époque où on est connecté H24 et où on ne s’imagine plus vivre sans ce lien, ce cordon ombilical qui nous nourrit d’informations à chaque heure de la journée. Cette décision a été facile à prendre dans un sens, j’ai un téléphone pourri et un ordinateur qui aurait été un poids mort et en même temps cette décision est aussi motivée par la seule idée d’embrasser la Nature sans être là, frénétiquement partageuse de ce qui se joue sous mes yeux, perpétuellement dans la réflexion de ce qu’il y a à dire ou à montrer. Est-ce qu’un voyage n’est pas plus pleinement vécu lorsqu’il l’est égoïstement, juste pour celui qui le vit ? Je n’ai pris avec moi que Proust et Foucault (pas Jean Pierre, je te rassure) pour me nourrir l’esprit, mon appareil photo pour te nourrir de ce qui sera ma substance visuelle pendant toute la durée de mon périple et puis voilà. Le minimum vital au final.
Se déconnecter quand on est habitué à errer sur les réseaux sociaux tous les jours, à alimenter un blog toutes les semaines, à échanger, à partager, c’est une déconstruction du soi, une recherche du vide, du plus simple, du moins compliqué. On s’habitue tellement aux rituels des réseaux, aux réseaux, à la toile dans laquelle on s’est doucement emmêlé avec le temps jusqu’à la rendre claustrophobique, étouffante. Tu ne t’es jamais demandé comment était le monde avant tout ça ? La technologie à ça de bon qu’elle rapproche les gens, certains diront qu’elle les éloigne mais non, elle rapproche ceux qui ne se seraient jamais croisé, il suffit juste de bien l’utiliser. Mais la technologie est étouffante, elle rend tout plus compliqué alors qu’elle a pour but de tout simplifier et on s’empêtre dans des obligations de partager pour exister, on crée ce personnage, cette image de l’image qu’on aimerait donner de soi et qui est si simple à créer sur les réseaux et puis on s’oublie un peu, on s’efface.
C’est pour me retrouver face à moi-même, pour ne pas penser à ce moment où je devrais reprendre mon téléphone pour publier un mot, une pensée, un ressenti, pour ne penser qu’à l’effort constant que je vais devoir fournir, à l’histoire que je vais écrire à chaque coup de pédale, à moi aussi, que je veux pas te prendre avec moi dans l’aventure, que je veux faire un voyage pour moi, pendant 1 mois. On se pose souvent la question entre blogueurs voyage du fait de tout raconter, je trouve ça épuisant, inutile, presque aseptisé. Je n’ai jamais voulu tout te dire, juste ce qui m’a touché, c’est pour ça que je prends mon carnet de voyage que j’essaierai de remplir chaque jour pour me souvenir de ce que je te raconterai en rentrant, les ressentis ne seront plus tout chauds mais les souvenirs seront peut être plus forts.
Alors voilà, on se retrouve dans un mois, peut être un peu plus, pour se raconter notre mois de juin, pour se raconter nos aventures, pour que je te raconte les miennes. D’ici là fais attention à toi, n’hésite pas à me laisser des petits mots que je lirai en rentrant parce que je t’assure d’une chose : je vais en chier.
Bien à toi,
Belette
12 Commentaires
J’ai vécu une déconnexion imposée il y a un peu plus d’un an (http://journal.jessicavaloise.com/deconnexion-et-reconnexion-a-neil/), et quel bonheur!!! Ça n’était que 10 jours, mais je rêve d’un mois complet. Tu vas tellement apprécier, tout, chaque moment! Et le plus dur, ça ne sera pas ce mois, mais le retour à la connexion! Profite bien, et bien hâte de te lire à ton retour 🙂
Merci pour ton commentaire ! Je t’avoue que ça fait vraiment du bien de me pas se poser plus de questions que ça et de ne pas se sentir obligée de poster un petit message sur les réseaux pour les garder actifs 😀 C’est une totale liberté ! Et ça fait du bien 🙂 Comme ça fait du bien de retrouver les contacts sur internet au retour 😀
Je suis bien d’accord, vous avez raison. Il est important de se connecter au moment, à la lumière, à la nature plutôt qu’à nos écrans en permanence! Durant mon voyage j’ai moi même eu des moments de déconnection forcée qui m’ont fait le plus grand bien, et si le fait de me retrouver à vivre à nouveau dans des pays occidentaux et être connectée en 3G etc, j’ai conservé mes habitudes de connexion épisodiques. Pour le blog et les vidéos, pareil, je ne m’impose pas de rythme, ça vient quand ça vient, lorsque j’ai le temps, l’inspiration, de l’éléctricité et de la connexion internet, ce qui n’est pas tout e temps évident.
Tout ceci étant dit, je ne peux que t’encourager dans cette démarche! Cela fait un bien fou 😉
(mais reviens poster quand même après car j’aime te lire haha)
Rory
Me revoilà 😀 Bon pour les posts sur le voyage il va falloir attendre quelques jours que je me remette en phase avec toute cette technologie mais ça m’a fait du bien d’oublier un peu Facebook, Twitter et le reste 🙂 Heureuse d’avoir vécue tout ce voyage sans m’imposer autre chose que l’écriture journalière de mon journal et heureuse de retrouver ces échanges virtuels aussi !
Je trouve que c’est une décision courageuse ! J’aimerais parfois oser 🙂 Bon courage !
Tu n’y arrives pas ? 🙂 Ca fait du bien pourtant !
Je te souhaite un bon voyage alors et beaucoup de courage ! Comme je l’ai déjà dit, ce projet je ne suis pas sur être capable de faire ça un jour et tu m’impressionnes.
Et dans un mois, régale nous avec ton aventure. Je pense aussi que ça sera loin d’être simple et qu’il impliquera surement un vrai dépassement de soi…
Dans l’attente de ton retour… =)
Merci Charly ! Le dépassement de soi était bien là parfois mais on est arrivé au bout, fière de nous 🙂 Je vous raconte tout ça très bientôt !
Wahouuuu! Quelle belle décision tu as prise! J’hésite depuis un moment à tenter l’expérience pour profiter des joies de la lecture et de l’art de ne rien faire. Ton article m’a définitivement convaincue! Je vais me lancer.
J’attends avec impatience ton retour d’expérience… 🙂
J’attends ton retour aussi ! N’hésite pas à m’envoyer un lien si tu en parles 🙂 De mon côté je vous en parle bientôt (j’ai tellement de choses à écrire ahah !)
tu sais, j’ai 54 ans et aujourd’hui j’ai decidé de vivre ,simplement vivre ;donc,a partir de maintenant ,je disparait de la toile, adieu…ce monde est trop complique pour moi!!!
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