3 associations pour la protection des animaux au Mozambique

Mise à jour – 2018

Après quelques années assez catastrophiques à la suite de la mise en place de l’ANAC (l’autorité qui régit la conservation des espaces et des espèces au Mozambique) le pays met en place beaucoup de choses pour redonner un peu d’éclat aux populations animales du pays. A la fin d’année dernière la Mozambique a reçu des milliers d’animaux en provenance d’Afrique du Sud et du Swaziland, tous envoyés à la réserve de Maputo. L’idée est de vraiment miser sur l’eco-tourisme, malheureusement le Mozambique joue aussi sur le tableau de la chasse. Aujourd’hui encore le pays se bat pour trouver une espèce de prospérité à l’image de ses voisins tanzaniens et sud-africains.

 Le Wildlife Act du Mozambique ne porte pas du tout le nom de Wildlife Act, déjà parce qu’il est écrit tout en portugais ( merci les racines portugaises pour la bonne compréhension ! ) et aussi parce qu’il s’agit d’un simple texte publié dans le Bulletin de la République AKA le Journal Officiel du Mozambique.

J’ai eu le plaisir de me farcir 2 versions : celle de 1999 et celle de 2014 qui est la plus récente. Les textes ne sont pas longs, 9 pages pour le premier, 12 pour le deuxième, c’est assez rapidement lu. Il y a une grande différence entre ces 2 textes c’est l’apparition dans celui de 2014 des zones de conservation. En fait, sans crier à l’hypocrisie, le texte de 2014 ne change pas grand-chose au texte de 1999 à part le fait qu’on a créé plus de zones de conservation, de 3 dans le texte de 1999 on passe à 10 en 2014. C’est au final une simple catégorisation de lieux plus qu’un véritable changement.

Pour la faire très courte le Mozambique classe ces 10 aires de conservation dans 2 catégories : les aires de conservation totales et les aires de conservation à utilisation durable ( rien que le nom est top ! ). Dans les premières ( 3 sur 10 ) on ne peut chasser que sous des conditions strictes ( raisons scientifiques ou de gestion ) et dans les secondes c’est open bar de la boucherie pour 6 des 7 sous catégories d’aires de conservation.

La situation du Mozambique est très très particulière et pour le coup je vais y aller avec des pincettes dans la critique. Le pays a souffert de la guerre, guerre qui a eu pour conséquence de purger le pays des populations animales. Aujourd’hui ces populations tentent de se réimplanter par endroit mais la difficulté repose sur une gestion un peu chaotique des parcs comme a pu le démontrer le récent article sur la chute exponentielle du nombre d’éléphants dans le pays ( -48% en 5 ans, merci les braconniers ). Vous devez avoir compris maintenant que je ne soutiens pas du tout les pays qui font de la chasse l’une de leurs activités touristiques mais pour le coup je ne vais pas cracher sur le Mozambique, pays qui peine clairement à faire remonter ses populations animales. S’il faut pointer du doigt un problème c’est la fameuse gestion des parcs ou encore la demande toujours plus forte de produits animaux par les pays d’Asie ou autres amateurs d’ivoire. Mais ça, c’est un autre sujet.

Au niveau des ONG j’ai contacté 5 programmes, avec pour le moment aucune réponse de leur part ( la seule réponse est venue du parc de Gorongosa ).

  • Megafauna : Ils s’occupent de la protection d’animaux marins comme les baleines à bosses, les requins baleines, les dauphins, les raies Manta, les dugongs, les tortues marines et le requin blanc. Leurs programmes de conservation sont pour le moment axés sur la protection des raies Manta pêchées et des requins baleine qui se prennent dans les filets de pêche. Ils ont permis l’instauration de lois de protection et ont ouvert des possibilités d’emplois dans l’écotourisme à la population.
  • CRESAM : c’est une association de scientifiques qui œuvrent dans le parc de Zinave pour la pérennisation génétique des espèces, ils veulent renouveler les populations ( plus particulièrement de guépards ) qui souffrent de fragmentation de l’habitat, consanguinité et du développement humain, en créant une banque génétique qui permettra des inséminations artificielles chez des populations trop éloignées les unes des autres. Leur programme est axé sur le brassage génétique. Ils participent en parallèle à des programmes de développement auprès des populations locales.

J’ai contacté 2 programmes trouvés grâce à la Rufford Foundation

  • L’un est axé sur la protection des requins et la participation de la population locale dans des projets de conservation. Les recherches se font au parc de Gorongosa pour examiner les effets de la présence humaine dans un espace protégé restauré. Les requins des récifs sont victimes de la chasse.
  • L’autre géré par Kaitlyn Gaynor a pour but de comprendre l’influence des activités humaines sur les populations d’animaux sauvages qui subsistent à Gorongosa.
  • African Wildlife Foundation travaille sur Banhine National Park où la population de léopards souffre de l’augmentation des quotas de chasse, de la fragmentation de leur habitat, de maladie, et des conflits hommes/animaux. L’objectif du programme est de restaurer l’infrastructure du parc, de construire un centre de recherches et un sanctuaire pour l’écotourisme. Le programme est axé sur l’observation des léopards et des menaces qui pèsent sur eux. Il inclue les populations locales et les étudiants du pays pour les impliquer dans la conservation.

Le Mozambique est un pays qui a vraiment du mal à se sortir du cercle vicieux dans lequel la guerre l’a mis. C’est un pays dans lequel je ne vais pas faire énormément de parcs alors que clairement le besoin de conservation y est extrêmement fort. Alors dans ce pays plus qu’ailleurs j’ai cette envie d’avoir des réponses à mes questions, pour savoir si derrière tous ces jolis noms d’aires de conservation le Mozambique s’écroule sous la perte de sa faune ou si le pays a encore une chance de se relever.

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