21 octobre, on embarque pour rejoindre le Kenya. On laisse derrière nous un mois presque complet en Ouganda, un pays qui m’intriguait, dont on m’avait parlé comme étant un pays que je ne voudrais plus quitter, un pays de dingue. Après un mois à errer de villes en villes, de bus en bus, je peux vous parler de l’Ouganda, de notre vie là bas à leur vision de la conservation des espèces.
Conclusion de mon périple en Ouganda
L’Ouganda est mon deuxième pays sur le continent, le deuxième pays que je découvre puisque je n’ai jamais posé les pieds en Afrique auparavant. Le choc culturel est parfois rude à encaisser et on regrette parfois notre façon d’être et de vivre en France et puis on se reprend en se disant qu’on a de la chance de découvrir tout ça, aussi pénible que ce soit parfois.
J’ai des réflexions stupides parfois ( c’est déjà bien de s’en rendre compte diront certains ! ) comme celle de croire que lorsque je change de pays je vais découvrir quelque chose de diamétralement différent de ce que je voyais de l’autre côté de la frontière. Je prends exemple sur l’Europe où on voit se dessiner des modes de vie totalement différents dès qu’on franchit une frontière, une diversité tellement énorme qu’elle nous permet de traverser l’Europe avec la certitude de découvrir autre chose. Alors pour l’Afrique j’avais la même réflexion, évidemment, mais en occultant totalement le fait que l’Afrique n’est pas l’Europe.
Je ne dis pas que le continent n’est qu’un pays gigantesque où tous et tout se ressemblent, loin de là, mais j’avoue avoir trouvé beaucoup de ressemblances entre l’Ouganda et le Rwanda, au moins au niveau de la façon de vivre et des relations humaines.
Avant tout je précise qu’il y a eu une différence majeure entre mon voyage au Rwanda et celui en Ouganda : je ne voyage plus seule. Prince Charmant m’a rejointe à mon arrivée en Ouganda et la différence d’avoir un homme d’1m85 à mes côtés m’a fait ressentir une différence significative quant aux rapports que je pouvais avoir avec les autres.
Lorsque j’étais seule au Rwanda, seule à déambuler dans les rues, on venait beaucoup plus facilement vers moi pour demander d’où je venais. En Ouganda on s’est très peu adressé à moi, préférant s’adresser à Prince Charmant. Je ne vous cache pas que j’ai trouvé ça agaçant parfois et j’avais parfois envie de leur hurler que ce n’était pas mon homme qui prenait toutes les décisions. Ceci étant il faut trouver ici une ressemblance assez significative avec les rwandais, on en a travaillé certains au corps pendant quelques temps avant de réussir à leur arracher un sourire ! On ne s’est quand même jamais senti plus menacé que ça, même à Kampala, la vie est plutôt sûre en Ouganda !
Une différence significative que j’ai pu observer par rapport au Rwanda c’est la propreté du pays. Si je pouvais être agacée de voir des déchets jonchés le sol au Rwanda, ce que j’y ai vu n’est pas le tiers de ce qu’on a pu voir en Ouganda. L’Afrique a grandit trop vite, trop mal en partie à cause des pays occidentaux qui l’ont inondé de tout ce qu’on a de “mieux” comme nos bouteilles en plastique et autres déchets pas biodégradables. A l’époque où en France on commence à se sortir les doigts des fesses concernant le respect de la planète ( et encore, on galère un peu ! ) l’Ouganda n’a même pas encore imaginé une chose pareille. La preuve se trouve dans les décharges à ciel ouvert, les puantes qui encombrent les bords de routes de Kampala, Entebbe, Fort Portal, le Queen Elizabeth Park et même la montagne à des bornes du dernier village. Partout, des ordures, en tas plus ou moins agglomérés. J’en ai déjà parlé, je ne vais pas refaire un roman dessus. Il a été en partie là mon choc culturel.
Le pays des grands efforts de la conservation des espèces
Ouganda, je t’aime, malgré l’UWEC, malgré ton adaptation compliquée à la mondialisation et ton inconscience écologique, tu m’as redonné espoir après avoir vu comment se comportait le Rwanda.
L’Ouganda n’est pas le pays parfait mais il se bat pour réussir à préserver les espèces qui peuplent son territoire. Enfin je dis l’Ouganda mais je devrais plutôt parler de ces organisations non gouvernementales qui se battent pour sauver la faune du pays. Même si ces organisations comme Ngamba ou Ziwa ont le soutien de l’UWA concernant les programmes de conservation qu’ils ont mis en place l’Etat n’a en fait aucun rapport avec eux puisqu’ils ne versent aucune subvention et ne se permet que d’accoler le sigle de l’UWA comme pour désigner ces organisations comme faisant partie de l’effort de conservation. Ce que j’ai vu de l’effort de l’Etat c’est le Queen Elizabeth Park et l’UWEC et ce que j’ai vu m’a fait grincer des dents à certains moments. Si l’Etat voit la conservation des espèces comme je l’ai vu à l’UWEC il fait fausse piste et s’embarque dans une voie qui n’attirera sûrement pas les personnes sensibles à la cause animale à s’impliquer dans la sauvegarde des espèces dans ce pays.
Je le sais mais je le comprends de plus en plus : le pays parfait n’existe pas. On ne peut pas se targuer en France ou en Europe d’être des exemples en quoi que ce soit et surtout pas en conservation des espèces quand on continue encore aujourd’hui à refuser la réintroduction d’espèces comme le loup ou l’ours sur notre territoire ( enfin si, on veut bien mais juste pour les buter après ). Sauvegarder la faune passe par une conservation de la flore, des territoires, de tout ce qui fait que des animaux vivent là.
Alors oui, on a bien vu que les buffles n’ont pas l’air dérangés par l’eau dégueulasse dans laquelle ils se baignent mais je me suis demandée quelles pouvaient être les conséquences de cette pollution à long terme. Se complaire dans l’idée que les animaux s’adaptent bien à des environnements pourris par l’Homme n’est pas une solution à long terme et aux vues des populations grandissantes, en Ouganda comme ailleurs, on va devoir faire face à plus en plus de déchets, de plus en plus de territoire grignoté, de plus en plus de menaces pour la faune.
Mise à part ces considérations pour l’environnement l’Ouganda n’est pas à part concernant le braconnage et il faut rappeler que dans ce pays la chasse est toujours acceptée. Si on estime pour le moment que les populations se portent bien on a pu s’entendre dire pendant notre voyage qu’au QENP des éléphants étaient tués tous les mois pour leurs défenses. Alors j’ai toujours en travers de la gorge ces quotas de chasse illusoires qui se basent sur des populations qu’on comptabilise à l’arrache par manque de moyens. Les efforts sont fait par des personnes extérieures à l’Etat qui trouvent leur intérêt dans la prospérité des populations animales du pays et l’Etat lui trouve son compte dans ces efforts fait indépendamment de sa volonté mais desquels il retire un peu plus de gloire auprès des touristes.
Il n'y a pas encore de commentaire, à toi de jouer :)