Voyager en train en Chine direction Chongqing

Flashback été 2016 : Nous sommes en Chine pour le mariage d’un ami. Arrivés à Pékin quelques jours auparavant, on a (vite fait) fait le tour de la ville et d’une partie de la Grande Muraille de Chine. Accoudés au comptoir de notre hôtel, on s’accorde avec les employées pour réserver un voyage direction Chongqing à 1800 bornes de là. Notre choix ? Un train. La durée du voyage ? 30h.

Je me rappellerais toujours de la tête effarée de notre interlocutrice quand on lui confirme notre choix du voyage en train de 30h pour Chongqing (prononcé Chongching). Mais pourquoi ?! Eh bah parce que c’est le fun ma bonne dame ! On se retrouve donc à la gare quelques jours plus tard à rechercher désespérément de quoi nous nourrir entre les repas (je chouine, les chinois n’aiment pas les végétariens) et on fait valider nos tickets, l’expédition recherche ta couchette est lancée.

L'installation en wagon couchette

Oui parce qu’on n’est pas non plus des gros dingues, passés 30h les fesses vissées sur un fauteuil on n’était pas trop trop chauds. Du coup on a pris l’option couchette “dure” qui nous semblait la meilleure rapport qualité du voyage/prix.

Nous sommes les seuls caucasiens dans notre wagon, et dans celui d’avant, et dans celui d’après (oui je suis allée vérifié !) et pourtant, à leur habitude, les chinois s’en carrent de nos face débridées. Heureusement pour nous (vous comprendrez plus tard), nous nous installons sur la couchette supérieure, la troisième, la plus haute donc. On s’amuse de la situation, on rit, on observe les gens qui passent et on s’installe pour les 30 prochaines heures.

Les lits ne sont vraiment pas désagréables malgré que ce soit les couchettes “dures”. Ceci dit, on a quelques doutes sur la qualité des autres couchettes dans les compartiments les plus chers et on se demande même si ce n’est pas les mêmes lits mais en compartiments privés. On nous a fournit des couvertures et un oreiller, tout semble assez propre ce qui n’est pas désagréable ! Pour nous, niveau couchage, c’est le grand luxe, aucun problème à ce niveau là.

Manger dans le train

Le train est équipé d’un wagon restaurant et plusieurs employés passent pour vendre de la nourriture, pâtes à réchauffer et autres snacks bien chinois dont nous avons fait provisions avant de partir. Chaque wagon est équipé d’un robinet d’eau bouillante qui permet de réchauffer les noodles instantanées vendues, on salue le dispositif qui est assez pratique si on ne veut pas se déplacer au wagon restau.

Le wagon restau en lui-même est plutôt sympa, un peu à l’ancienne. La première fois que je m’y suis rendue, seule, je me suis retrouvée devant la cuisinière qui ne parlait pas un seul mot d’anglais mais heureusement pour moi, les quelques contrôleurs du train ont eu pitié de cette jeune fille visiblement débile qui faisait des gestes incompréhensibles. Je me suis donc retrouver à table avec un plateau composé de riz et de légumes en tout genre. Bon, ce n’est pas de la grande cuisine et je vous avoue qu’après avoir mangé 3 fois de leurs légumes verts, je les avais un peu en horreur, mais faut pas non plus trop chipoté, vu le goût affreux de l’oeuf sous vide que j’avais eu le malheur de manger un peu plus tôt, les légumes verts à côté c’était de la haute gastronomie.

L'épreuve des toilettes

Tiens, en parlant de gastro (transition fantastique), l’une des choses atroces pour moi a été les toilettes. Non pas que je souffrais de gastro (merci l’univers de m’en préserver) mais j’ai souffert tout au long de ce voyage en train de la présence quasi unique de toilettes turques. Oui des toilettes turques. Certes, il parait que c’est plus hygiénique (mes chaussures ne sont pas d’accord) mais j’ai une sainte horreur de ces choses là. Malheureusement en Chine c’est quasiment que des toilettes turques. Horreur, damnation et pipi sous la semelle. Les chinois ont vraiment du mal avec les toilettes à l’européenne, tellement du mal qu’une image irréelle est incrustée à vie dans ma rétine : une grand mère tenant sa petite fille accroupie sur le siège des toilettes entrain de faire pipi. Je comprends donc mieux la pancarte affichée sur toutes les portes de toilettes à siège “ne montez pas sur les toilettes“.

Refermons là la parenthèse pipi sous la semelle pour aborder un autre sujet m’a fait sourire pendant ce voyage en train : les chinois.

La proximité et la patience

Les chinois sont sympas, ils respectent ton esp… Ah bah non, ils respectent pas trop l’espace vital, ils aiment bien se coller à toi. Bon du haut de notre couchette, on n’a pas eu ce genre de problème, on voyait bien que des inconnus venaient s’asseoir sur les couchettes inférieures qui n’étaient pas les leurs mais après, c’est pas nos oignons. Ce qui est devenus nos oignons c’est quand cette charmante chinoise s’est mise à hurler de sa voix de crécelle sur son gamin. Une fois, ça passe, 2 fois, ça soûle, 3 fois c’est plus possible avec cette fréquence vocale. Mais on accepte, les chinois font du bruit, cette famille en particulier. On subit donc sa voix de mégère et on s’étonne de l’éducation particulière faite à base de “je te pince sale gosse”. Bon, c’est peut être culturel.

Ce qui est aussi très culturel en Chine c’est ce concept de l’enfant roi. L’enfant qui crie, l’enfant qui court, l’enfant qui tape dans le mur qui soutient ta couchette. Je suis patiente en général avec les enfants, j’estime que ces petites choses sont à un âge où ils doivent pouvoir s’exprimer et puis surtout à un âge où ils peuvent faire du bruit, à 26 ans si je me mets à gueuler dans la rue je suis pas certaine de l’effet sur les passants. Donc en général je laisse passer mais j’ai mes limites, pardonnez moi, je ne suis qu’une femme. Ma limite est atteinte quand la tranquillité d’autrui est violée. Là, taper contre mon mur avec ta foutu petite voiture viole ma tranquillité, surtout quand j’essaye de dormir. Arriva ce qu’il devait arriver, le petit chinois fautif a vu une débridé blonde lui gueuler dessus. Bah oui, mais il avait cherché. Les parents se doutent de la raison de mon agacement soudain et soustraient l’enfant de la couchette sans plus d’effusion. La crise est passée, je peux dormir.

En conclusion les 30h de ce voyage en train seront vite passées, alternant entre repas, lecture, blabla, observation et dodo, ça a été un voyage assez agréable et en totale immersion dans la culture chinoise qui peut être assez étonnante parfois. Je vous épargne les épisodes de pets des voisins, de raclements de gorge à la “jvais chercher le glavio bien au fond” et les images des couloirs jonchés d’os d’animaux et je vous conseille sincèrement de tenter un voyage en train de longue durée, pour le coup, c’est une véritable aventure !

voyage en train en chine
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7 Commentaires

  1. Ahah ! On s’imagine bien les scènes, certaines m’ont bien fait rire. Ca du être une folle aventure effectivement ! Un voyage en train si longue durée, je crois que j’adorerais testé ça aussi !

    • C’est tellement un truc à faire ! Je le regrette absolument pas, malgré les moments… particuliers ahah !

  2. ah les toilettes à la turque j avoue c pas cool
    je te félicites car moi le train j ai essayé en France train de nui pr aller à Toulouse grrr c était train inclinable 3/4
    pas top
    c était que 8h
    j avais entendu parler de l’enfant roi
    Krys en parle sur le blog d ailleurs
    hi hi qu en on en a qu un lol

    • Ca va que c’était en couchette bien couchée ! Ah ouais ? Je savais pas qu’elle en avait parlé ! J’irais voir 😀

  3. J’avais aussi fait un voyage en train de nuit en Chine, mais sur une durée plus courte (18h), et c’était effectivement très convivial comme ambiance!
    Après, j’étais quand même content d’être arrivé x)

    J’ai manqué le coup des os d’animaux par contre!

    • On était bien contents de descendre du train aussi ! T’as eu de la chance pour les os d’animaux ! On était dans un wagon de dégueu, le seul que j’ai visité qui était aussi sale et bruyant ahah !


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