Pendant plusieurs mois je me suis installée dans un département que je connaissais vraiment mal : l’Aude. Si j’ai eu l’occasion d’y déposer mes valises pour quelques jours lors d’une escapade en amoureux du côté de Carcassonne, je n’avais pas vraiment eu l’idée ou l’envie d’y retourner. Pourtant l’Aude est riche de paysages et d’histoires, j’ai pu le découvrir lors de ces 4 mois passés là-bas. S’il y a de nombreux endroits dont je pourrais te parler, j’avais surtout envie de mettre l’accent sur une balade entre mes 2 villages préférés du Parc naturel régional de la Narbonnaise : Bages et Peyriac de Mer.
Sur les traces du Golfe Antique dans l'Aude
Sais-tu qu’il y a quelques siècles il existait en lieu et place des actuels étangs du Narbonnais, un golfe ouvert sur la mer ? C’est au XIVème siècle que le fleuve Aude décide de changer de direction. Doucement mais sûrement le paysage change pour faire émerger ces étangs qui constituent l’une des richesses du Parc naturel de la Narbonnaise. Mais pourquoi te parler du Golfe Antique ? Tout simplement parce qu’il fait partie notre première étape dans cette balade en direction de Peyriac de Mer.
Pour resituer le contexte, nous nous sommes retrouver avec Dimitri à Bages pour passer quelques jours en amoureux sur mon nouveau terrain de jeu (le Parc naturel régional de la Narbonnaise si tu n’as pas suivi mes aventures). Nous logeons dans une jolie petite maison rénovée en plein coeur du village ce qui nous permet de profiter des ruelles exigües et charmantes de cette commune.
L’escapade du jour commence donc à travers le dédale des rues, heureusement, le village n’est pas grand ! Nous nous retrouvons rapidement près de l’église, suffisamment haut pour profiter du paysage malgré les bourrasques de vent qui viennent nous fouetter le visage. Eh oui, si tu ne le savais pas, l’Aude est l’un des départements les plus venteux de France. Ici, inutile d’emmener ta brosse à cheveux ou de passer 15 minutes à te coiffer devant le miroir, 10 secondes dehors suffisent à réduire à néant le moindre effort capillaire.
Nous profitons donc du paysage sur l’étang et descendons rejoindre ses abords.
Puisqu’il s’agit d’une boucle il est possible de choisir entre passer par l’Est ou l’Ouest de l’étang de Bages. Dans notre cas la nature a choisi pour nous puisque la route entre les 2 villages était fermée pour cause d’inondation. Nous avons donc arpenter la moitié du parcours, en aller/retour. Ceci étant, puisque j’ai eu l’occasion d’emprunter cette route à d’autres occasions, je te la conseille, elle est très belle et raisonnablement fréquentée par les voitures (ça ne pourrira pas ton escapade).
Nous nous retrouvons donc à l’entrée du village et à un petit croisement : à droite la D105 et à gauche un chemin de terre. Tu devines par où nous sommes passés ? A la différence de ce que la carte de cette balade indique nous n’avons pas pris la route à travers le village mais nous avons décidé de le contourner par le fameux sentier du Golfe Antique.
Nous partons donc sur un chemin de terre qui monte, passons devant la source des Monadières et, après quelques minutes de grimpette entre les petits cailloux, nous surplombons enfin le village de Bages. La vue est exceptionnellement belle, surtout qu’on ne s’y attendait pas, nous et notre légendaire organisation. Le village se trouve comme niché au milieu de la végétation et la tour de l’église s’élève comme une vigie attentive à l’apparition de quelques envahisseurs. Nous profitons de quelques minutes de contemplation, à l’abri du vent et du soleil qui tape déjà en cette fin mai. L’heure tournant nous finissons par nous remettre en marche, impatient de découvrir le reste de la balade mais aussi poussé par une envie d’avoir la récompense du ventre à notre arrivée à Peyriac-de-Mer.
L'Aude : la garrigue, la pinède et les vignes
Si je devais décrire l’Aude en quelques mots voilà ceux que j’utiliserais sûrement. Avec les étangs et puis aussi les Corbières. Ah et la Clape. Bon, tu l’as compris le département est riche en paysages et ce parcours nous en offre une belle tranche. A travers la garrigue, à la sortie de Bages, nous avons rapidement un point de vue imprenable sur les étangs. Ce panorama nous quittera peu durant le parcours, comme un rappel presque permanent de notre destination, un appel à continuer à marcher vers l’horizon.
Nous passons du chemin de terre aride à une route bitumée. Peu fréquentée nous y croisons plus de cyclistes que de voitures puisqu’il s’agit aussi de la portion cyclable qui unit les deux villages de Bages et de Peyriac-de-Mer. Après quelques minutes passées à marcher près des pins et des vignes nous bifurquons vers la piste pédestre et cyclable.
Tiens, d’ailleurs, en aparté, tu savais qu’il y avait autant de vignes dans l’Aude ? Honnêtement ça a été l’une de mes plus grandes surprises à mon arrivée. Le territoire du Parc naturel régional de la Narbonnaise est tapissé de vignes, du Nord au Sud, de la Clape jusqu’aux Corbières on produit du vin, et du bon ! Si tu en es amateur.trice je te conseille d’aller découvrir les vins AOC La Clape, un délice !
Revenons à nos moutons, nous ne sommes pas encore arrivés au bout de notre balade vers Peyriac-de-Mer. Nous avons donc rejoins une piste pédestre et cyclable. A cette heure tardive, il est environ 12h, pas une âme n’emprunte ce chemin. Nous sommes seuls, cheminant tranquillement à travers un décor de garrigues lorsque soudain… Des chevaux ! Si tu me connais ou me suis depuis quelques temps, tu dois savoir que j’ai un amour inconditionnel pour les animaux. Les chevaux faisant partie de cette catégorie d’êtres vivants, je ne peux m’empêcher d’attirer leur attention. Dimitri, défaitiste avant l’heure, tente de saper mes efforts de faire approcher les délicates créatures afin que je leur gratte un peu le museau. L’un d’eux fini par se mouvoir tranquillement dans notre direction et à mesure qu’il s’approche je prends conscience de l’envergure de l’équidé. Un géant. N’y connaissant rien en cheval je reste pantoise devant la taille de l’animal dont le calme olympien me fait penser au doux Gripoil de Gandalf (en tout cas je l’imagine comme ça, ne casse pas mes délires, merci !).
Après avoir arraché des grosses poignées d’herbe aux alentours, en avoir généreusement donné au cheval, l’avoir frénétiquement grattouillé avec une voix aigue d’enfant de 5 ans, je me résous à lui fausser compagnie, encore cette foutu heure et cet estomac qui réclame d’avoir sa pitance.
Peyriac-de-Mer, les anciens salins et la bonne bouffe
Heureusement pour mon estomac capricieux, nous sommes en vue du village. Après avoir dépassé la Croix Saint Paul et grattouillé Gripoil il nous reste quelques centaines de mettre pour voir les premières habitations puis le village en lui-même. Il suffit ensuite de quelques mètres supplémentaires pour que cette vue si instagrammable nous explose au visage. Voilà donc Peyriac-de-Mer comme je l’avais aperçu sur les photos : une vue imprenable sur les anciens salins et ses petits pontons si reconnaissables puis, au loin, l’étang du Doul. Même si nous avons très envie de pouvoir arpenter les pontons et découvrir les moindres recoins des anciens salins nous préférons d’avoir faire une escale technique, en d’autres termes : manger.
Nous avons jeté notre dévolu sur un restaurant bien côté du village : O Vieux Tonneaux. Restaurant situé sur la plage du village, petite fontaine asséchée en terrasse, vue sur l’étang et surtout calme olympien. Voilà pour le décor. Pour ce qui est du menu, amateur de spécialités locales vous ne serez pas déçus puisque le restaurant est aussi connu pour ses plats à base d’anguilles. Dimitri, amateur de tentative gastronomique vous les conseille. De mon côté j’ai été ravie par le plat végétarien : un curry de légumes de saison avec un riz basmati, l’odeur en est enivrante et le plat, un délice !
Le sacré plus : un menu à 25€, même s’il ne contient pas le plat végétarien.
Repus, heureux.se de notre balade nous en entamons la dernière partie : les pontons des anciens salins. L’Aude est un département très riche en zones humides, en étangs mais aussi en salins. Si ceux de Peyriac sont aujourd’hui devenu une activité plutôt touristique, faute d’exploitation, d’autres sont toujours actifs comme les célèbres salins de Gruissan et leurs eaux roses ou encore ceux de La Palme. C’est pour ne pas perdre en attractivité que les pontons ont été installés il y a plusieurs années par le Parc naturel régional de la Narbonnaise, le Conservatoire du littoral et la commune. C’est aujourd’hui l’un des lieux hautement touristiques du Parc et pour cause, les vues sur le village sont exceptionnellement belles. Le village lui-même vaut d’ailleurs aussi le coup de s’y attarder. Petit village plein de charme, et d’humour, il est de ceux qu’on traverse en évoquant l’hypothèse de s’y installer tant le calme qui y règne est revigorant. Evidemment, nous y sommes allés hors saison, le charme était alors totalement intact, peut-être que ce n’est plus le cas en plein été même si je doute que l’affluence de touristes puisse briser la magie du lieu. Enfin, que ce soit Bages ou Peyriac-de-Mer, cette escapade m’a rappelé combien j’aime notre pays, notre patrimoine, nos petits villages, nos petites places de villages, pleines de vie et de souvenirs d’antan.
Informations pratiques
Boucle de 15 km
Environ 4 heures de marche
Terre ou bitume
Chemin balisé dès la sortie du village de Bages
3 Commentaires
Faudra vraiment que je tente un jour ce sentier même si j’ai fait ce coin là, en mode balade avec un pique-nique, ça serait bien chouette =) J’enregistre l’idée !
Même en étant allée dans ce coin plusieurs fois pendant mon séjour là-bas, je ne m’en lasse pas 🙂 C’est vraiment un des plus beaux coins du PNR je trouve en termes de patrimoine culturel !
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