Un coucher de soleil à Tuléar, installée sur mon transat je regarde le ciel partir dans des dégradés de rose pastel et de bleu clair. Vous avez déjà vu un coucher de soleil aussi beau ? Je suis hypnotisée. J’ai peur de rater le spectacle, j’hésite.. e me lève soudain et je pars en courant attraper mon appareil photo. Couchée dans le sable j’immortalise mon dernier coucher de soleil sur l’océan Indien.
Ce soir est un soir particulier, pour le coucher de soleil mais aussi pour ce qu’il se prépare pour nous. On m’appelle, avec cette accent anglais incapable de prononcer mon prénom. On part ? Ok.
En claquettes dans la forêt de baobabs d'Ifaty
“Ca le fait si je prends mes tongs ? Toi t’es bien en tongs !” Voilà les mots que j’adresse à mon guide ce soir, ce guide qui est venu nous alpaguer alors qu’on était sur nos transats entrain de baver de bonheur devant le coucher de soleil, ce guide qui nous propose de venir de nuit visiter la forêt de baobabs. On s’assure que la zone est sécure, qu’on ne risque rien à s’aventurer le soir dans le village de Mangaly, on nous assure que tout ira bien alors c’est acté, on ira.
Je prends mes claquettes, ma lampe, mes acolytes de road trip et on part dans la nuit. Après quelques minutes de marche nous voilà arrivé à la forêt de baobabs d’Ifaty, il fait nuit noir, on commence à scruter l’obscurité. Nos guides débusquent un serpent, ça commence bien ! Une petite grenouille par là bas, bon c’est la mise en bouche, on s’engouffre au cœur de la forêt. Je gère la marche en claquettes sur les sentiers bien balisés de la forêt de baobabs, l’objectif de notre visite ? Voir des lémuriens nocturnes (enfin c’est mon objectif !). On marche quelques mètres et on se retrouve face à un insecte bizarre avec un dard gigantesque. Je commence à regretter mes chaussures quand nos guides nous disent de faire attention. Pas de risque majeur qu’ils disent, “vous allez juste gonfler s’il vous pique“. Génial ! Je saute par dessus notre bestiole qui se met en position kung-fu, pattes avant levées. T’es prête à te battre ma grande ? Ouais, bah pas moi… Je file rejoindre le groupe qui continue à s’enfoncer dans la forêt.
Nos guides ont envie de trouver de quoi nous satisfaire, des hérissons cachés dans un tronc creux qui dorment, des lézards, et puis… un scorpion ! Nos guides nous repoussent en arrière, nous disent de garder nos distances avec la bête minuscule qui doit faire la taille de mon pouce. Ah, on doit passer quand même ? Bon… Je regarde mes acolytes passés par dessus nonchalamment alors que moi, je prends de l’élan pour m’élancer, priant pour que mes tongs ne me fassent pas lamentablement trébucher sur l’insecte léthal. On continue notre chemin avec une blonde totalement paranoïaque qui couine toutes les 10 minutes “on devrait pas rentrer les gars ?” ( une vraie flippette ! ).
“J’ai vu des yeux !” (Blairwitch le retour ?) Dans la nuit 2 petits points lumineux nous fixent, la lumière de nos lampes se reflétant dans les petits globes oculaires de cette étrange créature nocturne. Un lémurien ? Un lémurien ! Une petite crevette, minuscule, perchée sur sa branche, il nous observe. Un microcèbe pygmée. Je lui épargnerais de se prendre mon flash dans la figure, de toute façon cette nuit là je n’ai pris aucune photo, c’était ma première et dernière nuit avec des lémuriens, une histoire entre eux (les scorpions) et moi.
Des lémuriens cette nuit là on en verra quelques uns, que des microcèbes pygmées, parfois que des yeux mais dans cette ambiance unique, dans ce silence brisé seulement par le bruit de mes tongs qui flip-flop au rythme de mes pas. Après plus d’une heure de marche, on revient, la pluie nous talonne, les gouttes rafraîchissent la nuit. On se quitte avec le sourire, on se souhaite bonne nuit, à demain pour de nouvelles aventures les gars.
La nuit, tous les baobabs sont gris
Le lendemain matin on se lève tôt, rejoint à nouveau par nos guides la veille on repart pour de nouvelles aventures dans la forêt de baobabs mais de jour cette fois. Est ce que l’expérience sera différente ?
Cette fois je prends mon appareil photo. Mes tongs toujours aux pieds (oui je mets du temps à assimiler le danger) on reprend le chemin de la forêt et on se rend déjà compte que tout est différent de jour. L’ambiance est différente, on se retrouve devant des baobabs qu’on a croisé la veille sans les reconnaître et ces sentiers arpentés en long en large et en travers ont définitivement pas la même tête en plein jour. Ce qui reste pareil ? L’impression que cet endroit est un véritable dédale. Tel le personnage grec dans son célèbre labyrinthe on s’engouffre donc à nouveau parmi les baobabs.
Les bêtes effrayantes de la nuit d’hier dorment la journée, heureusement pour mes pieds nus on ne croisera pas de bestioles kung-fu et encore moins de scorpions. Nos guides se séparent et quelques minutes plus tard l’un d’eux revient vers nous, il a trouvé quelque chose. On suit consciencieusement nos 3 excellents guides qui disparaissent dans les fourrés. Bon ok, les tongs c’était pas la meilleure idée (encore !). On avance difficilement, on se baisse, on évite une branche d’arbres aux épines proéminentes et on se retrouve à quelques mètres de l’arbre qui nous intéresse. Là, accroché à même le tronc, nous observe une petite boule de poils aux yeux globuleux. Un lépilémur à pattes blanches !
Ce que j’adore vraiment avec les lémuriens c’est la diversité physique qu’on peut voir selon les espèces. Quand on pense aux lémuriens on pense directement aux Makis Cattas qui sont les plus connus des lémuriformes, on n’imagine pas cette petite boule de poils marron avec ses grands yeux oranges ou même ce tout petit microcèbe aux yeux brillants dans la nuit. L’expérience est à chaque fois unique et à chaque fois je trouve que le temps passe trop vite, si seulement j’avais pu je serais resté à les observer pendant des heures et des heures..
3 Commentaires
Très marrant ton récit d’indiana jones des baobabs en tongs, j’ai bien ri… et le lémurien, TELLEMENT MIGNON (commentaire à haute teneur scientifique, bonjour). Merci pour cet article 😀
En tongs dans la jungle !Argh !!! j’ai frémi avec toi ! mais le lémurien, adorable, vraiment !
Ahah, je faisais tellement pas la maline après ! Mais face à nos guides qui se promenaient pieds nus je devais rester courageuse 😀