Nairobi, capitale du Kenya. Ville que je voulais absolument éviter et pour cause, l’ambiance là bas ne donne apparemment pas trop envie de s’y attarder. Pourtant Nairobi, une fois qu’on y est, ne dégage pas l’odeur putride de l’insécurité. Je regarde autour de moi et je me rends compte que, pour la première fois, j’entre dans une ville qui équivaut aux grandes villes qu’on pourrait avoir en Europe (bordel à l’africaine en plus). On se rend aussi compte que la capitale kenyanne a plus qu’une gare routière vers la Tanzanie à nous offrir.
A Nairobi, il y a un parc national. Presque en plein milieu de la ville il y a ce “petit” écrin de nature comme pour préserver l’équilibre des choses, le fait qu’avant la ville ici il y avait la savane et des animaux. Mais dans la capitale kenyanne il n’y a pas que cet énième parc national où il est possible de faire des safaris, il y a aussi des structures de conservation dont un centre de reproduction pour girafes de Rotschild et un orphelinat d’éléphants, un peu comme celui qu’on a visité à Nanyuki. On décide donc de visiter les 2 dans une mission épique à travers Nairobi.
Un orphelinat pour éléphants en plein coeur de Nairobi
Tout le monde sait ( ou presque ) que les éléphants sont des animaux d’une immense intelligence capable de ressentir la perte d’un proche et d’en porter le deuil des jours durant. Les éléphants se déplacent en harde, des familles composées d’une matriarche, des ses filles, de ses sœurs, de ses cousines, et autres liens possibles et imaginables, bref un groupe de femelles qui n’acceptent que les jeunes mâles non matures sexuellement. Toutes ces femelles ont donc un lien très fort entre elles et ce lien se créé aussi avec les nouveaux nés dès qu’ils viennent au monde, ils font partie de la famille et deviennent d’une importance primordiale pour le groupe. En sachant tout ça on peut donc trouver des similitudes avec nos propres vies sociales et familiales, avec les liens qu’on peut avoir avec nos familles et on peut donc imaginer pendant quelques instants le traumatisme qu’un enfant peut ressentir lorsqu’il est arraché à sa famille. Les petits orphelins qu’on a rencontré de bon matin au David Sheldrick Wildlife Trust sont de ces enfants là.
Lorsqu’on arrive au centre, qui se trouve dans l’enceinte du Parc National de Nairobi, on se retrouve donc face à une dizaine de jeunes voire très jeunes éléphants avec leurs soigneurs. Lors de la présentation du lieu et des différents éléphants présents on apprend qu’ils ne sont, heureusement, pas tous victimes du braconnage. Certains ont été retrouvés coincés dans des puits, abandonnés par leurs familles. Paradoxal vous allez me dire, quand je vous racontais quelques lignes plus haut le lien qui se crée entre les membres d’une même famille chez ces gros mammifères. Oui mais voilà, lorsqu’un petit tombe dans un puits et qu’après des heures et des heures de tentatives les membres de la famille se rendent compte de leur incapacité à le sortir de là, il faut alors repartir, pour survivre. La fatalité prend le dessus et la survie du groupe prime sur celle d’un petit. Mais heureusement pour lui, il sera récupéré et envoyé au centre.
Même s’il y a beaucoup de petites victimes de ces puits il y en a aussi du braconnage. Ces petits sont en général retrouvés près du corps sans vie de leur mère ou près de ceux de leurs jeunes frères, soeurs, de leurs tantes, cousines, grand-mère. Désorienté et profondément choqué par l’attaque sous laquelle sont tombés les membres de sa famille, l’éléphanteau est traumatisé lorsqu’il est récupéré par les rangers. On pourrait parler d’anthropomorphisme mais c’est la réalité des choses. Lorsqu’il est ramené au centre pour rejoindre un groupe de jeunes orphelins comme lui il retrouve un groupe, une famille, une structure sociale qui va lui permettre de se remettre de son expérience et de pouvoir reprendre une vie à peu près normale parmi les siens.
Ce centre est l’un des seuls qu’on a visité qui ne fait pas dans la surenchère, dans l’attraction à touristes. Si on vous dit que vous pouvez toucher les éléphanteaux qui passent près de vous c’est tout simplement après vous avoir expliquer que pour eux vous n’êtes personne, que les seules êtres humains qui comptent et dont ils se rappelleront seront les soigneurs qui se sont occupés d’eux dès leurs arrivées. Alors le contact est simple, ça vous fait plaisir pendant quelques secondes de toucher la peau rugueuse de ce gros bébé qui repart presque tout de suite jouer avec ses petits compagnons.
Informations pratiques
Le prix est dérisoire, 500 KSH ou 7$.
Vous pouvez aussi parrainer le bébé de votre choix pour 50$ l’année, à nouveau un prix dérisoire qui permet malgré tout au centre de subsister.
Le Giraffe Center de Nairobi
Daisy nous voit de loin avec son grand cou qui dépasse de la brousse, elle voit peut être aussi les croquettes qu’on nous met entre les mains. Elle arrive, à grandes enjambées, vers la plateforme sur laquelle on se tient, émerveillés par le spectacle qui s’offre à nous. De sa langue bleue elle vient me baver sur les doigts pour attraper la croquette que je lui tend. Daisy est gourmande et un peu caractérielle, tu n’as plus de croquettes pour elle ? Elle t’envoie un léger coup de tête qui te signifie son mécontentement.
Daisy, quatrième du nom, fait partie des quelques girafes de Rothschild présentes dans le Giraffe Centre de Nairobi. Ce centre créé dans les années 70 est en fait un centre de reproduction pour cette sous espèce dont la population est estimée à environ 650 individus. Aujourd’hui le Giraffe Centre peut s’enorgueillir d’avoir permis la naissance d’une dizaine de girafes et la réintroduction de presque 50 girafes dans des parcs nationaux au Kenya.
Le Centre tient la route dans ce travail de reproduction et réintroduction mais pour ce qui est du travail d’éducation… Ça nous a laissé plutôt perplexe. A part nous donner quelques croquettes pour satisfaire l’appétit sans fin de Daisy on n’aura pas appris des tas de choses sur ces girafes de Rothschild. Après avoir traîné dans la galerie plein de dessins d’enfants et avec quelques plaques explicatives de la situation des différentes sous espèces de girafes, on s’est quand même incrusté dans une conversation entre un guide et une visiteur, ça sera le seul vrai moment de partage qu’on aura eu, nos autres tentatives avec les personnes présentes se soldant par des informations discordantes avec celles qu’on avait eu avant, on préfère s’éloigner vers d’autres horizons.
Informations pratiques
L’entrée pour un résident kenyan est de 200 KES, soit 2€, et de 1000 KES, soit 10€, pour les étrangers.
Vous pouvez contribuer un peu plus au centre en y achetant quelques dessins d’enfants ou des souvenirs à la boutique. Vous pouvez aussi loger au Giraffe Manor juste à côté, qui vous permet de voir les girafes au plus près, tout dépend de votre porte monnaie !
6 Commentaires
[…] voulez voir des animaux en plus de faire une bonne action pour leur conservation ? Filez voir des bébés éléphants au centre David Sheldrick ( et parrainez les avant leur remise dans la savane !) ou des girafes au Giraffe Center pour en […]
[…] voulez voir des animaux en plus de faire une bonne action pour leur conservation ? Filez voir des bébés éléphants au centre David Sheldrick ( et parrainez les avant leur remise dans la savane !) ou des girafes au Giraffe Center pour en […]
[…] Hell's Gate à vélo ! Vous pouvez aussi découvrir des associations au coeur de Nairobi comme le Sheldrick Wildlife Trust ou le Giraffe Center à […]
[…] peux y faire des safaris mais aussi visiter le Giraffe Center et le Sheldrick Orphanage qui s'occupe d'éléphants victimes de […]
[…] David Sheldrick Orphanage prend en charge les éléphants victimes du braconnage et il est possible d'aller rendre visite aux […]
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