5 associations pour la protection des animaux en Tanzanie

Mise à jour 2018

La Tanzanie n’est toujours pas un des meilleurs élèves au banc de la conservation des espèces même si le pays applique des peines sévères (une dizaine d’années de prison) aux trafiquants d’ivoire, ça reste l’un des pays dangereux pour les conservationnistes. On se rappelle de l’assassinat de Wayne Lotter en août 2017, il était l’un des grands défenseurs de la faune, connu pour son engagement contre le braconnage. Il faut aussi se rendre compte du retard du pays dans les initiatives puisque le premier orphelinat pour éléphants victimes de braconnage n’a ouvert qu’en été 2015 et fermé depuis.

Précision avant de commencer : je ne suis experte en rien, mon avis ne fait sûrement pas l’unanimité. Je ne fais que le donner sur un sujet qui m’affecte, sans aucune objectivité probablement.

Je ne vais pas mâcher mes mots pour la Tanzanie, j’ai déjà été assez dure lorsque j’ai publié ma feuille de route concernant ce pays et je vais l’être encore en publiant mes conclusions concernant le Wildlife Conservation Act (WCA) et autres lois ou rapports que j’ai lu.

Le WCA déjà, 20 pages d’un ennui profond desquels ne ressortent rien qui m’intéresse puisque pour l’essentiel il est question d’administration. Seules choses que je note : la section sur la chasse est minuscule (proportionnelle au reste on va dire) et ne donne aucune information sur les quotas de chasse, les permis ou les animaux chassés ; il est quand même question de chasse et du fait que les fonds récoltés par la chasse sont reversés au fond de conservation créé pour la protection des espèces et de leur habitat.

J’ai été profondément agacé par ce texte même si pas surprise et sachant que j’aimerai comprendre comment se passe la chasse dans ce pays j’ai donc continué à chercher des informations sur le tourisme de chasse, je suis tombée sur un rapport de l’IUCN.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’IUCN ( Union Internationale pour la Conservation de la Nature ) c’est un peu les Nations Unis de la conservation. On se réfère à cette organisation quand il s’agit de savoir le statut d’une espèce ( vulnérable, en danger d’extinction…), c’est l’IUCN qui, par le biais d’acteurs sur le terrain, répertorie les espèces et leurs statuts ( entre autres activités ). A cette organisation est couplée la CITES (Convention sur le commerce international des espèces faune et flore menacées d’extinction ou Convention de Washington) qui met en place des listes et des annexes qui catégorisent les espèces selon qu’elles sont sujettes ou non au commerce ( en général c’est décidé selon leur statut IUCN, si elles sont menacées elles ne sont pas exportables ). La CITES met aussi en place des quotas d’exportation afin de limiter les exportations d’animaux vivants ou de trophées, quotas qui sont en lien forcément avec les annexes de la convention.

Si je vous parle de tout ça c’est pour que vous compreniez ce que j’ai fini par comprendre en lisant le rapport de l’IUCN. Je suis partie pleine d’espoir en commençant à parcourir les pages du rapport mais j’ai vite déchanté, j’étais entrain de lire une ode à la chasse. J’en ai presque eu la nausée. Pour vous la faire courte ( et parce que je ne me suis pas infligée les 136 pages du rapport ) l’IUCN, dans ce rapport de 1993, met en avant les bénéfices du tourisme de chasse pour l’économie du pays, et du coup pour la population, et le fait que c’est une activité qui permet d’éviter toute surpopulation qui risque de causer des dommages à l’écosystème.

Etant clairement choquée de ce que je venais de lire j’ai fait d’autres recherches parce qu’une fois encore je n’avais pas la réponse à une question qui me taraude :

Qui met en place les quotas de chasse ?

Ni l’IUCN, ni la CITES, ni aucune organisation objective. Les pays mettent en place leurs propres quotas. L’IUCN ou la CITES n’ont pas réellement de pouvoir sur les choix des pays, ils ne peuvent rien imposer.

Donc la Tanzanie met en place ses propres quotas et concrètement le pays est en proie à une totale anarchie. Les quotas ne sont pas respectés ce qui amène à la triste réalité de voir des populations d’animaux sauvages vulnérables ou en danger fondre de manière exponentielle ( surtout quand on couple ces abattages acharnés avec le braconnage ). Le gouvernement tanzanien est censé reprendre en main cette situation et pourtant il y a encore un an il était question d’exproprier des Maasaïs de leurs terres pour les vendre à des étrangers avides de chasse.

Je suis exaspérée. Enragée de voir qu’on laisse se tarir des populations sauvages au profit de la cupidité des Hommes. D’un côté on s’étonne d’une surpopulation dont on est à l’origine puisqu’on met des frontières à des animaux qui vivaient libres sur des milliers et des milliers d’hectares; de l’autre on s’étonne de l’appauvrissement de ces populations dû à un abattage intensif que ce soit pour des trophées ou de la médecine ancestrale. C’est un choc des cultures, un melting pot de raisons, de causes qui ont créé un déséquilibre, une bombe à retardement dans ces pays qui essayent de contenir une nature indomptable.

Concernant les organisations, j’en ai contacté plusieurs en Tanzanie en plus des parcs avec pour le moment une unique réponse de la part du parc Selous.

  • Wildlife Conservation Society : je vous ai déjà parlé de cette ONG pour le Rwanda. En Tanzanie ils s’occupent des couloirs de migration au parc Tarangire afin que les migrations n’ai pas un impact trop important sur les populations.
  • African Wildlife Foundation : Ils ont plusieurs programmes dans différentes parties de la Tanzanie : Lac Manyara et au parc Tarangire ils travaillent avec les populations pour mettre en place des corridors pour les animaux dans un processus de cohabitation animaux/Hommes ; Kilimandjaro ils ont mis en place des structures de tourisme afin de faire bénéficier les populations locales de l’écotourisme et leur ont fait don de fours moins gourmands en bois qui limiteront la déforestation et donc ça permet la sauvegarde de l’habitat des éléphants, guépards et lycaons de la zone; Selous Game Reserve ils ont mis en place une agriculture raisonnée qui permet de protéger les terres alentours et ils ont fourni de l’équipement aux fermiers afin de cultiver plus efficacement. Ils investissent aussi dans des entreprises locales qui s’engagent en contrepartie dans la conservation.
  • Jane Goodall Institute : Ils travaillent autour du Parc National de Gombe pour réduire la pression humaine et protéger les chimpanzés et leur habitat.
  • Southern Tanzania Elephant Project : Ils gèrent plusieurs projets sur différents parcs de la Tanzanie : à Ruaha ils évaluent les conséquences du braconnage sur les populations d’éléphants et sur leurs comportements, ils développent un database d’identités pour un monitoring à long terme et de futures recherches et ils observent la distribution et les déplacements des éléphants pour prévoir des attaques de braconniers. A Udzungwa la problématique est la cohabitation entre les Hommes et les éléphants, ils étudient donc les zones de passage des éléphants, les champs qui les attirent et l’effectivité de l’huile piment en répulsif pour éléphants. A Selous ils étudient les effets du braconnage, les changements dans les structures de groupe des éléphants et ils mettent en place une méthode d’évaluation démographique par un recensement aérien.
  • PAMS Foundation : le projet concerne les corridors de passage d’éléphants entre le parc Selous en Tanzanie et la Réserve National de Niassa au Mozambique. La fondation a pour but de contrôler le braconnage d’éléphants dans cette zone, comprendre les déplacements migratoires des éléphants, gérer les conflits animaux/hommes et supporter les initiatives pour la communautés et la conservation.

Pour finir vous trouverez ici le Tanzania Wildlife Conservation Act et ici le rapport de l’IUCN. Bonne lecture !

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3 Commentaires

  1. Bonjour Adeline,
    Je m’appelle Audrey, j’ai 38 ans et je suis en pleine reconversion professionnelle. En pleine reconversion de vie devrais-je dire.
    J’ai bossé plus de 15 ans dans le tourisme, en France et à l’étranger et comme ça devenait de plus en plus difficile, je trouvais de moins en moins mon compte, j’ai réalisé que j’avais besoin d’une nouvelle vie. Ayant toujours aimé les animaux (on peut même parler de fascination) et ne voulant plus vivre en France ni dans aucun pays développé, la solution s’est imposée d’elle-même : vivre dans une réserve et aider les animaux et leur environnement.
    Je suis consciente de ne pas avoir choisi une voie facile. Idéalement je voudrais trouver un boulot dans une asso qui s’occupe d’animaux en danger, de leur réhabilitation quand c’est possible, de l’environnement et de la difficile cohabitation avec les Hommes.
    Je suis particulièrement attirée par l’Afrique du Sud mais je ne suis pas butée (j’ai adoré séjourné au Kenya par exemple).
    Je me permets de t’écrire car, peut-être, as-tu des contacts ou du moins plus de connaissances sur ce monde associatif que moi. Je cherche à faire un voyage de bénévolat dans une asso pour apprendre et pour chercher du boulot (il faut bien vivre …) mais je ne rencontre que des assos qui demandent cher pour passer quelques semaines chez eux. Je comprends évidemment qu’il faille payer son hébergement et sa nourriture mais généralement, il faut en plus faire un don de plusieurs milliers d’euros à l’asso et je ne peux pas me le permettre.

    Aurais-tu stp des infos qui pourraient m’aider ? Je frappe à toutes les portes, on ne sait jamais.

    Très cordialement,

    Audrey

    • Bonjour Audrey,

      Il est assez compliqué de rentrer dans les organisations en Afrique, il faut beaucoup de contact que je n’ai pas. Je te conseille de passer par des associations françaises qui travaillent sur place comme la CCC, Help Congo ou Gorilla France sachant que ce sont des petites associations donc il n’y a souvent pas de place pour des salariés. Après le mieux est peut être encore de t’engager bénévolement pour commencer dans ces associations, peut être qu’un jour une place salariée se libérera.

      Bon courage pour la suite,


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