3 adresses pour découvrir l’artisanat d’Antsirabe

Faire un road trip avec un chauffeur et 2 parfaits inconnus rencontrés à l’arrache dans une auberge de jeunesse on me dira que ça fait pas très backpacker ( vas y prend le bus, l’aventure quoi ! ) mais au final je n’aurais passé pas plus de 2 semaines à Madagascar, le temps m’est compté et pourtant le pays offre tant de choses à découvrir que je me décide à prendre cette solution et au final je me rends compte que j’ai sûrement vu plus de chose grâce à ça que je n’en aurais vu par moi même.

Les miniatures zéro déchet de Mamy

1er jour d’escapade. Après avoir fait le tour d’Antsirabe, avoir descendu une butte de terre façon toboggan en hurlant de rire et avoir fait une course de petites voitures dans les rues de la ville sous les rires enthousiastes des malgaches on se décide à arrêter les conneries et à se cultiver un peu.

Notre première visite culturelle nous amène à pousser la porte de chez Mamy. Mamy, bien qu’on pourrait ne pas le croire aux vues de son prénom, c’est un homme. Un homme qui a quand même des doigts de fée quand on voit avec quelle minutie il crée à partir de presque rien des miniatures de voitures, de vélos et de ces pousse-pousses qui sont presque le symbole d’Antsirabe.

L’homme nous fait nous asseoir sur les bancs face à lui et comme des élèves studieux on l’écoute nous expliquer comment il construit ces miniatures faites de bric et de broc.

Il prend l’exemple de ces roues de vélos qu’il a devant lui. Ingrédients nécessaires : des bombes insecticides, du fil de pêche et des tuyaux de perfusion. La bombe insecticide est coupée en petites lanières, trouées de petits orifices où viendra se loger le fil de pêche, pour faire les rayons du vélo, puis, pour faire le pneu, le tuyau de perfusion coupé et enroulé sur lui même. Tadam, magie, une belle roue de vélo !

Et cet art de la miniature Mamy le décline pour toute sorte de véhicule avec une grosse préférence pour ces taxi brousses dont le toit est rempli d’objet en tout genre, un vrai souci du détail !

antsirabe artisanat
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Les broderies d'Antsirabe

On passe dans la pièce d’à côté pour rencontrer la femme de Mamy qui s’occupe d’une tout autre activité : la broderie. Depuis plus de 10 ans la petite arrière boutique accueille un atelier de broderie où on trouve 4 femmes qui travaillent consciencieusement et avec une rapidité impressionnante sur des broderies dont les croquis ont été fait juste à côté d’elle à main levée !

Des nappes, des serviettes et même des petites robes sont exposés dans la pièce suivante, la boutique de l’arrière boutique un peu, et on peut alors se rendre compte de la minutie du travail accompli juste derrière le mur. Des petits lémuriens de toutes les couleurs, des images de la vie quotidienne des malgaches… La broderie de Mme Mamy reflète bien Madagascar et l’amour qu’elle porte à son pays.

antsirabe artisanat
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Des objets en corne de zébus

On continue la visite chez le voisin qui nous offre une tout autre activité : le travail sur corne de zébus. Alors pour ceux qui pourraient être outré par cette pratique il est à rappeler que les zébus ne sont pas tués seulement pour les cornes mais surtout pour la viande ! La corne au final n’est que récupérée pour en faire des petits objets d’art, c’est un peu comme le fameux dicton : tout est bon dans le cochon (impossible à faire rimer avec zébu !) qui est certes paradoxal pour une végétarienne mais vous avez compris l’idée.

On pénètre donc dans ce petit atelier et on s’installe, à nouveau, sur des petits bancs devant nos professeurs du jour. On commence par nous expliquer que dans une corne il y a un os et l’os n’est pas utilisable pour faire les petits objets, ce qui intéresse les artisans c’est la corne en elle même. Comment donc extraire l’os à l’intérieur de la corne sans abîmer cette dernière ? Simple ! On plonge la corne ou au moins son extrémité inférieure dans de l’eau bouillante et au bout de quelques minutes l’os et la corne se séparent.

antsirabe artisanat
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On coupe ensuite la corne en plusieurs morceaux selon ce qu’on veut faire. Notre exemple du jour sera une petite cuillère. Nos professeurs entaillent donc la corne grâce à une scie montée sur un moteur de machine à laver et nous montre un truc qui à terme devrait ressembler à une cuillère.

Ce morceau de corne est ensuite incurvé à la base la plus large afin de lui donner une forme de cuillère grâce à une presse tout aussi artisanale que l’engin fait du moteur de machine à laver. Une fois incurvée on s’attelle à lui donner une forme arrondie pour que ce petit morceau de corne ressemble vraiment à une cuillère et c’est là qu’on se rend compte que ce morceau de kératine, si on en oublie l’odeur de cheveux brûlés qui s’en dégage, ça pourrait bien passer pour du bois !

On change l’embout de l’engin-moteur-de-machine-à-laver pour y monter de quoi polir notre petite cuillère. L’aspect évolue et devient encore plus proche de celui du bois, les nuances de la corne ressortent, c’est déjà très beau !

Etape suivante : l’embout de la machine devient des morceaux de jeans circulaires, le cadavre du pantalon pendouillant sur le côté pour attester de la torture qu’il a subi. Ces morceaux de jean trempés dans une poudre permettent de polir encore la cuillère mais aussi de lui donner un premier coup de brillance.

Ils y appliquent ensuite le petit vernis qui va bien et je suis maintenant capable de me voir dans ma petite cuillère en corne de zébu !

L’expérience de la création de cette petite cuillère est vraiment passionnante et impressionnante alors quand on nous invite à nous diriger vers la salle derrière nous et qu’on entre dans le temple de la corne de zébus on en reste cons, littéralement. Des verres, des Makis Cattas, des bijoux, des énormes cornes toutes brillantes… Un véritable temple à la gloire de la corne de zébus ! Impossible de repartir les mains vides, en plus de ma petite cuillère gracieusement offerte par nos professeurs je repars avec un lémurien, empacté dans sa bouteille de Fanta et wrappé dans du journal, un vrai souvenir malgache !

antsirabe artisanat
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A savoir

Vous ne pouvez pas prendre les cornes de zébu avec vous dans l’avion, elles doivent aller en soute !

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2 Commentaires

  1. Sympa, on est allé dans les mêmes ateliers à antsirabe. Et ça nous a inspiré un article aussi sur l’artisanat malgache où on a intégré d’autres visites d’atelier dans d’autres villes. L’artisanat est très riche, il y en a pour tout les gouts.

    • C’est les arrêts obligatoires à Antsirabe 🙂 C’est tellement impressionnant, surtout les cornes de zébu !


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