Et maintenant, tu as peur ?

13. C’est le nombre de jours qu’il me reste à vous écrire depuis la France. 13 minuscules jours qui vont passer à une vitesse monstrueuse. 13 minuscules jours dans une préparation de départ de 9 mois. Dans 13 jours je vous écris de Kigali.

Alors tu flippes un peu ?

J’ai des sentiments tellement partagés que je ne sais plus trop où je me situe ! Entre la peur et l’excitation du grand départ, le fameux “mais pourquoi tu as fais ça ?!” ne m’est pas encore sérieusement venu à l’esprit (il attend probablement la dernière minute pour se pointer ! ) donc pour le moment ça va plutôt bien ! J’occupe mes journées aux derniers préparatifs, à voir mes amis et à faire un peu le vide dans mon esprit pour ne pas m’angoisser de façon inutile sur des détails (en tout cas j’essaye !). Je ne regrette toujours pas mon choix de partir et je vois mal comment je pourrais le regretter quand je vois la tournure que prennent les choses, tout ce que m’a apporté ce projet ce n’est que du positif, avant même de partir il m’a fait rencontré des gens passionnants et passionnés et il va me permettre de voir et faire des choses dont je n’aurais jamais pu rêver.

“Je ne pourrais jamais tout quitter et partir comme ça”

Hier j’ai eu l’occasion de discuter avec une “collègue” soigneur animalier qui m’a rappelé le discours que je tenais il y a un an. Elle me disait que ce projet était fou et qu’elle même ne s’imaginerait jamais partir et tout quitter. Je me suis revue un an en arrière confortablement installée dans ma vie lyonnaise, si bien entourée par mes amis et mes habitudes que la seule idée de quitter mon cocon me faisait faire des crises d’angoisses ( ou presque ! ). Un an après, quand je regarde le chemin parcouru après ce fameux déclic je me demande comment j’ai pu m’enfermer dans cette vie qui m’étouffait. J’adore ma ville et j’adore surtout mes amis mais je m’entends répéter cette phrase depuis longtemps “On ne vit pas pour ses amis”. Ca peut paraître dur et limite un peu égoïste mais c’est ma vision des choses aujourd’hui, personne ne fera le premier pas vers l’inconnu pour nous, personne ne prendra la décision pour nous de partir voir autre chose, de sauter dans le vide, d’ouvrir les yeux face à un autre monde. Il suffit de mettre un pied dans le vide pour se laisser tomber et le sentiment que ça génère, mêlé à de la peur, je crois bien que c’est de la fierté et un véritable plaisir.

Alors ça y est ? Totalement prête à partir ?

Le sac est fait, les infos sont prises et bien notées, il me reste concrètement qu’une seule chose à faire : imprégner mes vêtements d’anti-moustiques ! ( Ca explique pourquoi je ne vous ai pas écrit depuis quelques jours ! ) Plus sérieusement je travaille en ce moment sur 2 choses ( qui sont liées en quelques sortes ) : la première est de prendre des informations sur les animaux que je vais rencontrer et ces informations vont me permettre dans un second temps à me préparer aux rencontres que j’ai prévu de faire au Rwanda et en Ouganda parce que, oui, je ne vous avais pas raconté mais j’ai muté en une espèce de journaliste de la conservation des espèces (oula ça y est, elle s’enflamme ).

“Journaliste de la conservation” mais qu’est ce que tu racontes ?

Comment trouver un autre terme que celui là en même temps.. C’est un peu pompeux je l’admets mais ça définit assez bien ce que je suis entrain de mettre en place. Si vous suivez la préparation depuis quelques temps vous savez que j’ai prévu des futures rencontres avec des ONG, à la base pour faire du volontariat. Le problème dans ces démarches repose sur le fait que je ne voulais pas m’engager aux longs termes avec ces ONG pour aussi pouvoir profiter de mon voyage, rencontrer les gens, voir autre chose qu’une cabane isolée dans un centre tout aussi isolé dans un pays totalement inconnu. L’idée de m’enfermer pendant des mois alors que je suis dans des pays dans lesquels j’ai toujours rêvé d’aller ça aurait été totalement stupide. Donc forcément lorsque je demandais à participer pendant quelques jours aux programmes de conservation mis en place l’idée ne plaisait pas à beaucoup de personnes. Pas plus affectée que ça par ce problème ( il m’arrive de ne pas me prendre la tête ! ) j’ai décidé d’attaquer le problème dans un autre sens en proposant à certaines structures de me rencontrer pour discuter de la conservation des espèces pendant quelques heures. Et sur quelques demandes j’ai eu des réponses qui m’ont fait hurler de joie.

Mes rencontres prévues en Ouganda

Quand on est “personne” poser la question de se rencontrer pour discuter de conservation des espèces est assez gonflé. Je ne prétends pas tout savoir sur les animaux et encore moins sur la conservation des espèces mais j’en sais suffisamment pour avoir la conviction d’être capable de tenir une conversation sur le sujet et c’est ce qui m’a poussé à demander des rendez vous à Ngamba Island et à l’UWEC.

Ngamba Island est une île située sur le Lac Victoria qui abrite un groupe d’une  quarantaine de chimpanzés de tout sexe et de tout âge, un sanctuaire si vous voulez. Parce que non les chimpanzés ne se sont pas retrouvés sur cette île par hasard, ils ne sont pas endémiques de l’endroit et ce n’est pas leur habitat naturel mais une île qui leur est réservée et qui permet à des chimpanzés, autrefois animaux de compagnie ou de cirques, de couler des jours paisibles à l’abri ( ou presque ) des Hommes. Le but de ma rencontre avec la directrice ou l’un de ses collègues est de comprendre concrètement le but de cette semi captivité des chimpanzés. Les problématiques qui m’intéressent sont la reproduction entre les individus, la capacité maximum de cette île et donc les solutions à long terme pour ces animaux, et la réintroduction.

L’UWEC ou l’Uganda Wildlife Education Center, j’avais déjà eu l’occasion de vous en parler à plusieurs reprises puisque j’avais demandé à travailler avec eux et au final le prix exorbitant qu’ils m’avaient demandé m’en avait totalement dissuadé. J’ai quand même décidé de les recontacter puisque dans tous les cas j’avais l’intention d’aller visiter la structure lors de mon passage sur Kampala. L’UWEC prend en charge des animaux blessés ou braconnés pour les soigner ou leur permettre d’avoir un meilleur cadre de vie tout en sensibilisant les visiteurs à la condition animale et à l’importance de la conservation de la nature et des animaux. Les questions qui m’amènent à visiter l’UWEC sont sensiblement les mêmes que pour Ngamba Island mais pour un plus grand nombre d’animaux puisque c’est un véritable zoo dont il s’agit. Sachant que certains animaux ont été récupéré blessés ou braconnés je me demande quel est l’avenir de ces individus, s’ils ont une chance de retrouver leur vie sauvage ou s’ils sont cantonnés à devoir rester en captivité pour le reste de leurs vies. Si c’est le cas ce zoo est une inépuisable mine génétique puisqu’on parle d’individus sauvages et maintenus captifs comme c’était le cas au tout début des zoos.

Ma rencontre prévue au Rwanda

Mes recherches pour trouver des contacts au Rwanda ont vraiment été longues et fastidieuses, le pays est clairement fermé à ce genre de démarches et encore plus quand il s’agit d’une demande venant d’une personne inconnue au bataillon. Pas du tout démontée par l’absence de réponse de la part des différentes associations que j’ai contacté j’ai décidé de tenter une dernière fois auprès de l’association Gorilla qui est une association française créée au lendemain de la mort de Dian Fossey pour protéger les Gorilles des montagnes au Rwanda et en RDC. La réponse qu’on m’a donné a failli me faire hurler de joie. Après avoir bataillé pendant des mois à essayer de trouver un contact sur le Rwanda qui pouvait me parler de la position du pays par rapport à la conservation des Gorilles je recevais enfin une réponse qui a dépassé de très très très loin toutes mes espérances.

La réponse m’est venue de Fabrice Martinez, le fondateur de l’association, qui m’a répondu qu’il sera probablement au Rwanda début septembre pour assister à une cérémonie de baptême de bébés Gorilles au Parc des Volcans au cours de laquelle les jeunes gorilles nés dans l’année reçoivent un nom. C’est une cérémonie importante quand on sait qu’une partie des derniers Gorilles de montagnes vivent au Rwanda et qu’une grande partie du tourisme du pays repose sur ces quelques familles encore existantes. Cette cérémonie Fabrice Martinez m’a proposé d’y assister. J’ai lu et relu le mail qu’il m’avait envoyé avec l’angoisse d’avoir loupé une information qui irait dans le sens contraire de cette proposition et une fois l’avoir lu encore et encore, une fois la certitude d’être invitée à participer à cet évènement énormissime bien ancrée dans ma tête j’ai pu me mettre à courir partout dans la maison, à danser de joie et à sauter partout ! Ca a été, je crois, la plus belle récompense de ces 9 mois de travail et de préparation. J’avais fait une croix sur l’idée de voir des Gorilles au Rwanda à cause du coût que ça impliquait et le fait d’avoir cette opportunité inespérée de participer à un évènement si important dans le pays.. Le sentiment est juste indescriptible !

A 13 tout petits jours de mon départ j’ai encore eu des belles surprises et je sais qu’en 13 jours les choses peuvent évoluer mais je me rends surtout compte qu’à mes 9 mois de préparation vont succéder des mois et des mois de belles surprises et de belles rencontres alors non, je n’ai pas peur, au contraire je suis de plus en plus impatiente de décoller vers Kigali et vers cet inconnu qui m’attend à des milliers de kilomètres. Je me sens chanceuse ces derniers mois, alors au final peut être que ce qu’on dit est vrai, en poussant un peu la chance on peut se retrouver face à des opportunités qu’on espérait qu’à demi mot.

Le Mozambique par Felix Foto

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9 Commentaires

  1. J’adore ton blog ! Etant une fan de l’Afrique j’ai été super heureuse de découvrir ton blog et tes projets ! J’ai hâte de lire tes prochaines aventures et en effet ne t’inquiètes pas, n’écoutes pas ce que certaines personnes pourront te dire pour te faire flipper, ce sera une magnifique expérience et tu auras eu le courage de réaliser ton rêve, c’est tout ce qui compte ! 😉

    • Merci de me suivre et surtout merci pour tes encouragements qui sont vraiment adorables !

  2. Bravo pour ton beau projet, et bonne route ! Hâte de te lire !

    • Merci beaucoup de le suivre !

  3. Ok, j’ai eu les larmes aux yeux en lisant cet article ! Bravo, vraiment BRAVO ! fonce, profite, je serais une de tes première fan. Vis pour toi, oui je suis d’accord ma puce ! C’est un rêve que tu vis là, et il vas se réaliser.

    • Merci ma chérie <3 Vous êtes mes meilleurs soutiens dans toute cette aventure, vous avez participé à ce que je suis aujourd'hui alors même si je vis pour moi et pour ce projet un peu fou je vous emmène un peu avec moi !

  4. Cet article me ramène tellement à nos conversations d’hier ! N’aies pas peur. Tout ce que tu dégages aujourd’hui semble tellement dire “elle est bien dans sa vie et suis le chemin qui lui ressemble “. Je suis heureuse pour toi. Parce que ton enthousiasme est communicatif et qu’on a hâte de te suivre dans tes “aventures”. Parce qu’il donne envie de vraiment s’intéresser aux sujets qui te portent. Parce que tu es toujours la même qu l’année dernière mais aussi si différente. Épanouie. N’aies pas peur. Suis ton instinct et ton chemin. Nous on te suivra de loin 😉

    • Comme je pourrais dire la même chose que toi pour la partie épanouie 🙂 Merci pour ton soutien et pour ces moments ensemble ! Olaf et moi on pensera fort à vous de l’autre côté de la planète 😉

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