Je me souviens de ce moment à attendre à la porte d’embarquement, derniers appels, derniers messages. Mes proches qui s’inquiètent, ma tante qui essaye de cacher ses larmes “Commence pas à pleurer, tu verras, tout se passera bien”. Je pars en Afrique, après des mois à préparer ce projet, à me sentir frustrée de voir les jours passés si lentement. Aujourd’hui les jours passent trop vite et je me rends compte que ça fait déjà un mois que j’ai posé le pied sur le vieux continent.
Comment tu te sens ?
Le sentiment que j’ai à l’heure actuelle est presque indescriptible. Il est de ceux qui vous permettent de dire que vous êtes là où vous devez être. Je me sens bien, épanouie, débarrassée des tracas que je pouvais avoir il y a un mois. Il n’y a pas un seul moment dans ces 32 jours que je regrette, pas un seul où j’ai regretté mon choix de partir, où je me suis demandé ce que je faisais en Afrique, au Rwanda ou même en Ouganda. Je suis là où je dois être.
Aucun moment de doute ?
Des doutes non. Le seul sentiment négatif que j’ai pu ressentir ne concernait que ma capacité à trouver ce que je voulais, à réussir à déplacer des montagnes pour réussir à rencontrer les bonnes personnes, à répondre à mes questions. J’ai eu ces moments où je me suis dit que le projet était trop gros pour moi, où je me suis sentie petite par rapport au travail que je voulais accomplir. Je crois qu’on peut quand même appeler ça un doute. J’ai douté de moi. De ma capacité à déplacer ces montagnes, à atteindre mon but. Mais ça c’est simplement dû au fait que je veux changer les choses. Malgré m’être dit à plusieurs reprises que je n’allais pas tout changer et surtout pas dans les premiers jours du projet je reste l’idéaliste qui sait qu’elle peut si elle veut, qu’on peut tous faire la différence si on veut. Alors même si les montagnes je ne les déplace pas le simple fait de pouvoir vous parler de ce que je vois, de ce que j’apprends, et de savoir que vous réagissez à ces réalités, tout ça me donne la motivation de continuer.
Comment c’est l’Afrique?
C’est tout ce que je n’imaginais pas. On me disait que j’aurais un choc, quelque chose de dur. Non je n’ai pas eu de choc, les choses n’ont pas été dures. Si vous partez en Afrique en vous disant que la pauvreté n’est qu’une image qu’on vous transmet à la télé vous aurez peut être un choc. Le Rwanda, l’Ouganda, et probablement les pays qu’on va traverser par la suite, sont des pays où la pauvreté règne à certains endroits. Des enfants en guenilles, des enfants qui portent des charges que nombre d’entre nous refuseraient de porter; des femmes, des hommes, des enfants pieds nus dans la boue; des maisons sans eau, des maisons sans électricité, des maisons aux toits de tôles… Ce que je ressens en voyant tout ça c’est la chance que j’ai d’être née en France et de connaître la simplicité et le confort. Je comprends la chance que j’ai d’être née avec tout ce que j’ai aujourd’hui, la chance que j’ai de pouvoir voyager, la chance que j’ai de pouvoir partager quelques instants avec ces gens qui ont l’humilité de vivre avec si peu et pourtant de te souhaiter la bienvenue dans leur pays avec un grand sourire. J’ai du respect pour l’Afrique que j’ai vu, pour le Rwanda, pour l’Ouganda.
Pas de mal du pays ?
Pas du tout ! Si parfois je me dis qu’un petit morceau de baguette manque à mon ragoût de légumes le reste du temps je me dis simplement que j’aime ce continent. J’adore la différence de vie que j’ai ici, j’aime les différences avec la France. Même si je trouve certaines choses insupportables ( des choses que je trouverai tout aussi insupportable en France ) je me rends surtout compte que j’adore me promener dans les rues bondées pour observer la vie des gens; j’adore découvrir de nouvelles villes toutes les semaines et de nouveaux paysages. Le Rwanda a été une découverte passionnante malgré mes désillusions concernant la conservation des espèces. Le pays est magnifique. L’Ouganda est un pays que j’aime déjà aussi. Les gens y sont d’une gentillesse débordante, le pays est fantastiquement beau et pourtant ça ne fait que quelques jours que j’y suis. Alors j’aime la France mais l’idée d’y retourner là, tout de suite, non, merci, je préfère rester là, marcher pied nus sur le parvis de ma chambre pour observer les petites bougies briller tout autour du lac Bunyoni.
Et sinon le projet ?
Au niveau du projet les choses se passent plutôt bien ! J’ai eu l’occasion de vous parler de l’UWEC que j’ai visité il y a quelques jours et je vous parlerais de Ngamba Island et de la rencontre avec Lilly la directrice de Chimpanzee Trust d’ici quelques jours. Pour le Rwanda, après 3 semaines à voyager de Kinigi à Akagera de l’autre côté du pays j’ai eu l’occasion de m’imprégner de ce pays et de la façon dont on gère la conservation là bas. Ça ne m’a pas toujours plus ( ou même pas du tout ) mais je suis aussi venue pour ça, pour voir de mes propres yeux comment ça se passe dans ces pays, sachant que je n’aimerai pas toujours ce que je vois.
Des nouveautés pour finir ?
Vous avez sûrement remarqué le sigle “Visit.org Ambassador” qui a été ajouté au site depuis quelques semaines maintenant. J’ai eu la chance d’être contacté par ce site internet et plus particulièrement par Jessy qui m’a proposé de rejoindre cette belle aventure. Visit c’est un site qui vous propose de faire du tourisme solidaire, vous allez pouvoir découvrir des associations locales qui accueillent des touristes tout autour du globe pour leur faire découvrir leurs cultures, leurs histoires et tous les bénéfices qui sortent de ces rencontres vont directement aux communautés locales. J’ai adoré l’idée qui colle parfaitement à mon voyage, à mon projet solidaire et engagé. Alors j’ai dit oui, forcément. Je suis devenue ambassadrice et j’ai rejoins cette belle entreprise en y contribuant pour la première fois en proposant Red Rocks à ma country leader. Aujourd’hui c’est officiel, ils sont sur le site et j’en suis très fière ! Je vous en parle dans les jours à venir mais je vous invite vraiment à aller jeter un œil au site si vous partez à l’étranger, ça vous fera une expérience inoubliable à coup sûr !
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