Voyager responsable en Amérique | L’expérience de 5 blogueurs

De plus en plus le voyage se fait responsable et dans un monde où beaucoup essayent de profiter de cet engouement pour le voyage respectueux, on se perd souvent, un peu, dans les activités à faire ou pas ! Inspirée par cette envie grandissante de chacun (ou au moins de quelques uns) de voyager en respectant les autres et la Nature je me suis demandée si on ne pouvait pas aussi proposer, à toi lecteur, la possibilité et surtout la facilité de découvrir l’écotourisme animalier partout dans le monde.

Alors qu’est ce que l’écotourisme animalier ? C’est une activité respectueuse des animaux, de leur nature et de leur comportement naturel. Dans “animaux” j’inclue, bien sûr, tous les animaux. Mes principaux critères pour choisir les activités sont assez simples : dans le cas des animaux domestiques ou de fermes les interactions sont acceptées, dans un esprit de bon sens il faut respecter l’animal, évidemment. Pour ce qui est des animaux sauvages sont exclues toutes les interactions directes avec eux, interactions du type baignade avec les tigres, balade à dos d’éléphants… Le genre d’activités qui, j’espère que tu le sais déjà, vont à l’encontre du comportement naturel de l’animal mais surtout induisent des mauvais traitements qui, même si on te dit qu’ils n’existent pas dans tel ou tel centre, sont réels.

J’ai donc demandé à des blogueurs de me parler de leur plus belle expérience et aujourd’hui, lecteur, je te laisse découvrir quelques activités possibles d’un bout à l’autre du continent américain.

Une visite à la ferme Cassis et Mélisse
(Québec, Canada)

L’automne dernier on a eu la chance de découvrir la ferme Cassis et Mélisse cachée à l’intérieur des terres du Québec (dans la région Chaudière-Appalaches pour être précis). S’il ne s’agissait pas de notre première visite sur une ferme, c’était tout de même la première fois qu’on y passé la nuit et qu’on avait la chance de vraiment faire connaissance avec les animaux.

Cassis et Mélisse, c’est l’aboutissement d’un rêve, « c’est l’heureuse rencontre du Québec et de la Belgique… d’un chevrier et d’une fromagère entourés d’enfants ». Et tout ça, on le comprend bien lorsqu’on goûte à leur fromage, ces petits bouts de bonheur. Vous l’auriez compris, ici on retrouve des chèvres laitières.

Ce qu’il faut d’abord savoir, c’est que chez Cassis et Mélisse, les animaux sont élevés au rythme des saisons. Le cycle de production dure 10 mois, de janvier à octobre. Durant cette période, le lait biologique des 80 chèvres laitières est transformé quotidiennement pour faire de délicieux fromages. Dans cette ferme certifiée bio, on met l’importance sur la qualité des produits et non pas sur la quantité. En novembre et décembre, l’endroit est plus tranquille. Les chèvres, qui donneront naissance à leurs petits en janvier, sont en période de repos. Tout ce fait donc dans le respect total des animaux qui deviennent un peu comme les reines de la maison! Elles nous ont d’ailleurs bien fait rire avec leurs poses dignes des meilleurs tops modèles de ce monde! Il ne fait pas de doute, ces chèvres sont habituées à être les stars!

Marie & Michaël – Entre2Escales

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Le pays des otaries
(Californie, USA)

Au nord de San Diego, sur la mythique Pacific Coast Highway, se trouve une station balnéaire d’un genre un peu particulier. La Jolla n’est pas un paradis de sable blond et de cocktails piscine, mais une réserve naturelle marine.

Ici, il faut s’attendre à marcher dans du caca de cormoran ou dans des boyaux de poisson dévorés par les phoques. Il y a du bruit, cela sent fort, et on est réveillé à l’aube par des combats de mâles en rut. Mais c’est l’endroit où on peut approcher la faune au plus près, en toute liberté. Des colonies d’otaries et de phoques vivent sur les rochers, des milliers de cormorans habitent les falaises, et qui part en kayak dans la réserve risque fort de croiser des dauphins. Il est permis de s’approcher des otaries, qui sont très accoutumées à l’homme, et même de nager dans l’océan où elles jouent (si vous ne craignez ni le froid, ni les objets flottants non identifiés). Mais bien entendu, mieux vaut être prudent et respectueux, ne pas les importuner et ne pas se mettre en danger : il n’est pas exclu que l’otarie agacée boxe le gêneur avec ses puissantes nageoires ! J’ai eu le bonheur de découvrir la réserve marine, les grottes tectoniques et la faune rare en kayak avec une guide, et cela reste un de mes plus beaux souvenirs de Californie.

Itinera Magica.

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Les quetzals de la réserve de Monteverde
(Costa Rica)

Notre amour des oiseaux est né en Amérique latine et plus particulièrement en Amérique centrale. Il faut dire que cette région du monde est idéale pour observer de nombreuses espèces toutes plus spectaculaires les unes que les autres.

La raison ? Géographiquement, les pays d’Amérique centrale se situent sur le chemin de migration reliant l’Amérique du nord et du sud. L’étroitesse de la région en fait une sorte de goulot d’étranglement qui crée un véritable embouteillage pour les bêtes à plumes.
Malgré la diversité des oiseaux, il est des icônes symboliques qui constituent comme une sorte de Graal pour l’ornithologue amateur. C’est le cas du Quetzal resplendissant. Cet oiseau un peu punk aux reflets irisés et à la longue queue était sacré pour les mayas. Il représentait le dieu Quetzalcóatl. Aujourd’hui il est l’étendard de l’écotourisme.

Sa population réduite, ainsi que son caractère craintif font de son observation un moment exceptionnel. En allant à Monteverde au Costa Rica, le parc naturel où vous aurez le plus de chance de le voir, nous avons maximisé nos chances. Nous étions présents dès l’ouverture du parc et avions choisi le groupe hispanophone pour être en petit comité.
Après avoir déambulé quelques moments dans le parc, un guide interpelle le nôtre et à son expression, nous comprenons vite qu’il y a un animal intéressant à débusquer. Il nous invite à avancer vite, mais en silence. Nous nous exécutons, l’impatience et l’excitation sont à leur comble. Nous retenons notre souffle. Il nous informe que le guide précédent lui a indiqué la présence d’un quetzal. Un instant plus tard, la magie opère et nous observons cet oiseau magnifique, sûrement l’un des plus beaux au monde. Sa tête verte, sa huppe, son petit œil sombre contrastent avec son poitrail rouge et son corps irisé. Il est là, à s’affairer tranquillement lorsque que nous remarquons qu’il n’est pas seul. Ce n’est pas un, ni deux mais trois quetzals qui sont installés en ribambelle sur des branches entremêlés. Toute la famille au complet. Le spectacle est aussi splendide que rare. Nous mesurons notre chance et savourons chaque seconde. Après quelques minutes, les oiseaux s’envolent, nous laissant au passage un sentiment de légèreté. Nous planons presque avec eux… De bonheur.

Les Globe Blogueurs.

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Une nurserie d'otarie à la Loberia de San Cristobal
(Galapagos)

Le parc national de l’archipel des Galapagos est sans aucun doute l’un des lieux les plus singuliers de notre belle planète. Ces îles volcaniques situées à 1200 km au large des côtes équatoriennes sont peuplées de créatures étranges et fascinantes, comme les iguanes marins, les tortues centenaires, ou plus espiègles, à l’image des nombreuses otaries qui se prélassent sur les plages et viennent taquiner les plongeurs en mer.

Peu farouches, les otaries des Galapagos vivent en osmose avec la population locale sur les îles principales d’Isabella, Santa Cruz ou encore San Cristobal. C’est sur cette île que l’on peut d’ailleurs avoir la chance d’observer l’immuable rituel de la vie sur la plage La Loberia, qui abrite la nurserie (d’où son nom) d’une colonie d’otarie. C’est ici qu’une centaine de femelles mettent bas et élèvent leurs petits durant plusieurs mois. Un mâle dominant (qui peut atteindre jusqu’à 250 kg, presque trois fois le poids d’une femelle !) veille sur tout ce petit monde et autant dire qu’il prend sa mission très à cœur, chargeant en rugissant les curieux qui tentent d’approcher d’un peu trop près ses protégés. Il peut rester plusieurs semaines sans se nourrir pour veiller sur la colonie jusqu’à ce que, épuisé, un autre mâle vienne prendre la relève.

Ce spectacle est une expérience unique pour qui sait respecter ce site dont on peut regretter qu’il ne bénéficie d’aucune surveillance. Pas même un panneau sur place du parc naturel pour rappeler les consignes de protection. J’ai eu la chance de pouvoir approcher de très près les bébés otaries mais en aucun cas il ne faut les toucher ou les caresser, même si c’est très tentant. La mère peut abandonner ou ne pas retrouver son petit si elle sent une odeur étrangère. Heureusement, monsieur otarie est plutôt dissuasif et la prudence doit être de mise.

Mon petit conseil sur place : ne pas hésiter à prendre son masque et tuba pour aller nager à quelques mètres de la « loberia » avec les otaries adolescentes, très curieuses, qui viennent jouer avec vous. Une occasion unique et un moment inoubliable…

Nadia | Un monde au poil.

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Monter à cheval dans la pampa
(Argentine)

J’ai commencé à monter à cheval vers l’âge de 8 ans et l’équitation a toujours été une passion que je partage d’ailleurs avec le reste de ma famille et en particulier ma petite sœur. En région parisienne je trouve que cela reste un peu frustrant de monter à cheval car on passe la plupart de son temps dans les manèges ou les carrières en intérieur. Maintenant que je voyage beaucoup, j’essaye donc de pratiquer ma passion dans d’autres pays dès que l’occasion se présente : ainsi j’ai déjà fait connaissance avec les chevaux marocains, islandais ou encore argentins ! Je fais par contre toujours très attention à choisir des endroits bien recommandés car je veux que les animaux soient traités dans les meilleurs conditions possibles.

Mon plus beau souvenir d’équitation à l’étranger remonte à l’été 2015 en Argentine lorsque j’ai pu parcourir la pampa avec un vrai gaucho argentin. A seulement 40 minutes en voiture de la capitale Buenos Aires, je me suis rendue chez Myriam et Adrian qui possèdent une petite estancia « Caballos a la par » avec une dizaine de chevaux. Après avoir partagé le maté avec mes hôtes, j’ai fait la connaissance d’Indio mon petit cheval pie pour une balade d’une durée de 3 heures. J’ai beaucoup aimé cette expérience aux côtés d’Adrian car nous avons beaucoup discuté et j’ai pu découvrir les codes de l’équitation dans la pure tradition argentine. La position est légèrement différente de celle à laquelle je suis habituée en France mais le plus grand bouleversement est le fait de tenir ses rênes d’une seule main, l’autre devant être posée à plat sur la cuisse ou tenir la cravache. Après quelques débuts difficiles, je suis enfin prête pour partir au grand galop dans les plaines à perte de vue. Une sensation parfaite de liberté !

My Little Road.

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11 Commentaires

    • Merci beaucoup pour ton commentaire 😀

  1. Super initiative que de recommander ce type d’activités ! On y est très sensibles aussi. Je me souviens de balade en canoë sur le Saint-Laurent au Québec où on a vu des baleines, certes de beaucoup plus loin que si on y avait été en bateau à moteur mais je ne regrette pas, les sensations étaient incroyables et ça reste un moment magique. Dans mon souvenir la Suède propose aussi quelques parcs où vivent des animaux qui correspondent au climat local et n’ont pas peur des humains.

    • Oh génial pour les baleines ! C’était à quelle période ?

      • C’était en août aux Bergeronnes. On a eu la chance de voir différentes sortes de rorquals juste en les observant depuis la rive, certains peuvent venir très près. Et puis cette baleine bleue dont on a aperçu au loin la nageoire caudale plonger dans l’eau, quand on était en canoë. Génial !

        • La chance !! C’est une migration annuelle ?

  2. J’aimerais beaucoup voyager à cheval, je comprends complétement Solène quand elle décrit la liberté ressentie lors d’une telle expérience ! Pour être originale j’aimerais faire cela dans les pays du centre asiatique 🙂 Les Galapagos me tentent aussi énormément mais je crois qu’il faudra attendre une occasion spéciale 🙂

    • J’en rêverai aussi de voyages à cheval ! Je pensais le faire en Mongolie, un jour 🙂

  3. Bonjour.
    Une super idée d’article avec ce thème animal friendly. C’est une cause qui m’intéresse énormément. Mais je ne peux m’empêcher de relever des contradictions sur les exemples choisis, notamment ceux de la ferme avec des chèvres laitières et les chevaux en argentine. N’est ce pas justement là des exemples qui démontrent l’exploitation animale ? Dans la nature la chèvre n’aurait pas besoin (ni l’envie) que des humains viennent la traire, et le cheval encore moins envie qu’on le monte pour se promener sur des kilomètres.

    • Merci pour ton commentaire ! Effectivement, sur ces deux activités j’ai énormément hésité. Les chèvres laitières sont souvent mal traitées et réellement exploitées. Dans le cas de cette ferme il y a un réel intérêt pour les animaux, elles sont respectées d’un point de vue éthique. Je ne suis pas extrême non plus, comme je l’ai dit dans mon introduction j’accepte les activités avec les animaux de ferme si les conditions de vie de ces animaux sont acceptables. J’ai estimé que c’était le cas pour ces chèvres.
      Pour les chevaux, c’est une autre histoire ! Je t’avoue que je ne monterai personnellement jamais à cheval, je suis assez d’accord avec toi sur le point qu’un cheval n’a pas forcément envie d’être monté sur des kilomètres. Mais là encore c’est les conditions de vie de l’animal qui m’intéressent. Les chevaux ne sont pas exploités jusqu’à l’épuisement et sont respectés par leur “propriétaire”. Ne pas oublier que dans les 2 cas on ne parle pas d’animaux sauvages mais bien d’animaux habitués à l’homme. J’ai donc estimé que ces activités avaient leur place ici 🙂


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