Je vois déjà mon fil Twitter blindé de ces articles de bilan de l’année 2017 et la foule en délire de mes twittos râler de voir tant de personnes faire une thèse sur leur année riche en aventures. Du coup, je fais parti de ceux là cette année ? Oui et non, déjà je sors mon article un peu en avance (ah-ah, précurseure, t’as vu) et puis je fais plus qu’un bilan, j’avais envie, pour changer un peu de la routine bloguesque dans laquelle je me plonge doucement, de vous parler de ce que je ressens, là tout de suite, et de ce que je veux pour 2018.
Mon année 2017 - Plus riche que je l'imaginais !
Comme vous le savez, j’ai repris mes études du haut de mes 27 années en 2016 pour pouvoir enfin avoir un diplôme autre que celui de soins animalier et puis surtout pour trouver une voie qui me convienne même si, j’avoue, je suis une terrible girouette en ce qui concerne ce que je veux faire de ma vie. A un moment donné il faut quand même s’avouer à soi-même que la vie n’est pas extensible à l’infini et il faut faire un choix. Du coup, me voilà repartie pour 3 années d’études, assise sur les bancs de la fac, à supporter qu’on me prenne pour une enfant, à devenir presque schizophrène à force d’entendre que non, pas possible, je ne peux pas avoir 27 ans, on dirait que j’en ai à peine 20 (alors là, comme ça, ça semble sympa, mais je vous jure qu’à longueur de temps c’est usant), à supporter des mentalités en décalage avec la mienne, à supporter que mon cerveau refuse cette pratique si barbare de l’apprentissage par coeur. Mais voilà, tu y es, cette fois tu y restes, je le vis un peu comme ma dernière chance, comme le moment fatidique où vraiment là, faut arrêter de déconner et finir quelque chose.
Quand je remonte mon année je me rends compte que janvier 2017 me semble à des années-lumières de décembre 2017. Tellement de choses se sont passées et pourtant j’ai l’impression amère de n’avoir rien fait, ou presque de mon année. Pourtant 2017 c’est des grands changements dans le blog, c’est la mise à la trappe de Terra Incognita et la naissance de mon identité Belette Rousse qui reste et qui me satisfait comme jamais. C’est le projet de vraiment donner au blog une identité en décalage avec celle du blog voyage en mettant en avant mes convictions comme celle de promouvoir la consommation cruelty-free, ma plus grande satisfaction c’est d’ailleurs de voir que mon article le plus vu est celui des 5 produits cruelty-free écrit pendant ce mois de janvier. Je n’oublie pas malgré tout l’essence même de mon blog, les voyages, et d’ailleurs, en remontant jusqu’en février je me rends compte que oui, la découverte du Pays Basque, de Biarritz et des beaux villages d’Ainhoa ou de La Bastide Clairence, c’était cette année. Au final ça me fait du bien cette petite rétrospective, non, tu n’as pas rien fait cette année ! Parce que ceux qui sont enfermés comme moi dans cette routine boulot-train-dodo avec en plus le fait que je n’ai ni le temps ni les moyens de voyager autant qu’avant, comprendrons la frustration qui naît de cette vie-là. Je m’accroche à l’idée que tout ne dure qu’un temps et qu’au moment où j’écris je suis officiellement à 1 an et demi de la fin de mon parcours scolaire, à la moitié, déjà à la moitié.
Ce qui me rends encore plus nostalgique de mes moments de folle liberté c’est de me rendre compte qu’il y a 2 ans j’étais en Tanzanie. Oui, c’est bête, c’était il y a 2 ans et depuis 2 ans j’en ai fait des choses, ça semble si loin et pourtant si proche. Pour moi, il y a des voyages qui vous marquent plus que d’autres dans toute une vie de pérégrinations, je n’ai pas la condescendance de dire que j’ai beaucoup voyagé, j’ai encore des milliards de choses à découvrir et peut être qu’un jour mes 6 mois en Afrique de l’Est seront balayés par un souvenir encore plus fort mais aujourd’hui j’ai toutes les images de notre voyage qui me reviennent et la nostalgie puissante et profonde de ces moments là à ne pas penser au lendemain, à la liberté d’esprit que je pouvais avoir sur le continent africain.
Pourtant j’en ai vécu des choses exceptionnelles en 2017, des premières fois ! Le début de mes collaborations avec des savonneries, j’ai d’ailleurs encore un ou deux savons dont il faut que je vous parle, pour promouvoir les produits français, écolo et surtout cruelty-free ! Et puis, pas de moindres, l’organisation de notre projet de voyage à vélo pour l’été 2017 dont je garde un carnet rempli de mes désespoirs et autres petites joies d’un voyage de plus de 3 semaines en Terres Celtiques, mes fesses s’en souviennent encore. Ce voyage justement a été l’un de ceux qui m’ont demandé le plus gros effort mental de ma vie.
J’ai tendance à vite me dévaloriser, à vite me dire que je n’en suis pas capable et du coup à ne pas oser faire quelque chose de peur de ne pas réussir ou de ne pas atteindre mon objectif, le voyage à vélo, une fois qu’on est arrivés à Vannes et qu’on a commencé à pédaler, a fait éclater ces sentiments négatifs. Alors j’en ai chié, vraiment, j’ai souffert, j’ai hurlé, j’ai pleuré de rage, de fatigue, je me suis fait mal, je suis tombée parfois, j’ai haï mon vélo, j’ai haï mes jambes, j’ai haï la terre entière même mais je suis allée au bout de mon voyage, au bout de moi-même, j’ai eu la satisfaction de démonter mon vélo à l’aéroport de Glasgow avec la fierté de me dire que moi j’étais partie de Vannes et j’étais allée 1350km plus loin à la force de mes jambes.
C’était beau, c’était peut-être trop rapide mais c’était fantastique de se réveiller le matin dans notre maison de toile, dans une forêt d’Irlande, d’avoir des fous rires sous la pluie dans une montée interminable avec mon pacsé qui me supporte malgré mon caractère terriblement difficile. Ce voyage reste gravé dans mon corps et dans mon esprit et il m’a aidé à reprendre de la force pour une nouvelle année de labeur sur les bancs de la fac.
2017 ça a aussi été le moment où j’ai enfin pu rencontrer mes copines blogueuses. Moment unique qui m’a permis de mettre des noms sur certains visages et à me lier un peu plus à des copines qui n’étaient alors que virtuelles. C’était une année au final enrichissante, pleine de belles découvertes, de victoires personnelles. On pourra dire ce qu’on veut mais les rétrospectives ça fait du bien au moral, une journée de décembre, quand la neige tombe encore sur mon petit bout de France.
Et en 2018 alors ?
2018 va être sûrement plus calme que 2017 (dis donc, je ne disais pas ça l’année dernière aussi ?!). Déjà parce que je n’ai pas prévu de voyage autour de la planète mais que j’axe tout sur les découvertes des alentours, de mon pays, comme j’ai commencé à le faire ce mois-ci au Mont Cenis. C’est tellement compliqué pour moi de prévoir quoi que ce soit que je préfère ne pas être déçue comme j’ai pu l’être de ne pas pouvoir partir en Autriche en octobre. Peu importe au final, je sais que ce n’est que partie remise. Mon seul projet c’est en fait de me déconnecter totalement. Je l’avais déjà fait cet été pendant mon voyage à vélo, et ça m’a fait un bien fou. Je vis assez mal la pression de l’internet, de la blogosphère aussi puisqu’elle crée indirectement une sorte de pression (ou est-ce que je la crée moi-même ?) de la performance. Beaucoup de mes copines voyagent sans arrêt, découvrent sans arrêt, ce qui a le don de me frustrer énormément ! Du coup, vous connaissez le principe, on se compare, on rage, on se dévalorise, on s’enfonce doucement mais sûrement dans le trou profond de la déprime bloguesque et du coup on l’impression d’accoucher de vieilles croûtes littéraires dignes d’un scénario de film de série Z. Bref, je plonge dedans tête la première et en 2018 je souhaite juste me dédoubler pour me mettre la claque de l’année, me secouer en hurlant que NON TU NE VAUX PAS MOINS QUE LES AUTRES. Parce que non, je ne vaux pas moins que les autres (eh ça marche pas mal cette méthode). Alors oui, j’ai des périodes creuses, oui parfois j’écris sans conviction mais jamais, JAMAIS, je ne publie ces vieilles croûtes écrites dans un élan de désespoir.
En 2018 je me souhaite de casser la gueule à cette pression que je m’impose et je me souhaite aussi d’arriver vite, très vite, à ces mois de juillet-août où je retrouverai les plaisirs simples et tellement regrettés des journées passées à marcher pieds nus dans la terre du jardin, à me coucher sur le grand tapis dans le patio à côté de ma grand-mère, à regarder les nuages passés dans le ciel bleu pendant que les énormes pins craquent dans la forêt autour de moi, à sentir le feu de la cheminée, à entendre ces accents portugais qui ont gravé dans ma mémoire d’enfant les doux étés passés dans notre maison familiale. J’attends cet été avec impatience pour reprendre un peu d’air frais, loin de l’internet, pour revenir plus fraîche et plus apaisée que jamais.
9 Commentaires
Une belle rétrospective de ton année! Tu es courageuse de reprendre les études, j’ai été dans la même situation que toi et c’est pas toujours facile d’être en décalage avec les autres. Ça ne te rassurera certainement pas mais je suis toujours au point zéro après un master en business alors j’espère que tu es dans une voie qui te plait Bon courage en tout cas pour 2018, plein de succès, de voyage et de confiance en toi
Chouette rétro Adeline. Je me suis beaucoup retrouvé dans ton paragraphe sur le fait de ne pas réussir à te poser sur ce que tu avais envie de faire de ta vie. Alors souhaitons-nous, pour 2018, de réussir à nous fixer sur quelque chose… … ou au contraire, de conserver cette volatilité pour, toujours, découvrir de nouvelles choses 😉
Dans mes études, j’ai moi même fais une pause de deux ans. Quel décalage quand je suis revenue en master 2 ! 2 ans d’écart, on peut se dire que c’est pas grand chose, ben si. J’avais changé. Marre d’être assise 8h par jour sur une chaine, marre d’être infantilisée par des professeurs (ne maîtrisant parfois même pas leur sujet). Cette année était longue mais nécessaire, elle m’a permise de grandir aussi ! Et d’avoir envie de grandir !
Ce qui est dommage depuis la vie active, c’est le manque d’occasion de voyager. C’est cocasse, j’ai maintenant les moyens mais plus les semaines de vacances ! La poisse ! Alors je prends 3/4 jours par ci par la pour partir en europe. Mais les gros voyages me manquent…
Je te souhaite une année 2018 aussi riche que celle ci !
https://la-parenthese-psy.com/
Bel article récapitulatif, effectivement tu as du courage de reprendre les études mais ça payera lorsque tu travailleras avec les animaux ! Je suis admirative de ton voyage à vélo et comprends tout à fait ce besoin de déconnexion 😉
Happy new year, comme ton article, un peu en avance !
Le blogtrip à Lyon fait aussi définitivement parti de mes meilleurs souvenirs de 2017 !
C’est un joli bilan, et tu as eu une année chargée! Je comprends ton impression de ne pas avoir voyagé beaucoup cette année, c’est un peu pareil pour nous car Aymeric avait repris ses études aussi cette année (et réussi son concours, ouf^^)! Donc beaucoup de stress, des restrictions financières, un peu de frustration en observant les autres s’envoler à l’autre bout du monde et mes soucis de santé qui m’ont coûté et me coûtent encore une fortune ont eu raison de nos vadrouilles! Pour 2018 on a d’ores et déjà réservé 3 voyages, 3 rêves pour moi, j’ai hâte de les réaliser!
Très jolie respropective ! J’ai repris des études aussi et je sais à quel point c’est pas facile, et tout ls sacrifices que ça implique autour… Non tu ne vaut pas moins que les autres, et voyager beaucoup ne fait pas tout, regarde chez nous, 4 articles publiés depuis Aout (aller 6 depuis mai…), ce qui est vachement peu comparé à tous les autres blogueurs, est ce que tu penses qu’on vaut moins que les autres ? Tu vois le truc ? Puis la vie c’est la vie, le blog est là pour satisfaire les envies créatives et pour le plaisir ! 🙂
Ton année 2017 a été riche! Quel courage de reprendre des études, tu peux être fière, je me pose moi même la question et tu vois j’ai 32 ans! La vie c’est suivre ses envies et je t’admire pour cela! J’adore te lire et j’attends avec impatience tes prochaines aventures cela dit point de pression les meilleures lectures sont celles que l’on crée avec passion et envie et non par pression mais tu as raison on finit tous par l´avoir plus ou moins ^^
Continues ton chemin, tu as encore de belles choses à découvrir et à nous faire découvrir
Très touchant !